Après une série d’échanges avec les dignitaires religieux et les notabilités traditionnelles suivie de la rencontre avec certains responsables de la plateforme ‘’An Tè A Bana Touche pas à ma Constitution’’ le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita a finalement décidé de sursoir au projet de révision constitutionnelle.
Une décision courageuse appréciée par les Maliens rattachés à l’apaisement du climat social.
Depuis son adoption par l’Assemblée Nationale, le projet de loi portant révision de Constitution du 25 février 1992, initié par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a suscité des débats houleux entre les partisans du ‘’OUI et du ‘’NON’’. Regroupés au sein de la Plateforme ‘’An tè A bana touche pas à ma constitution’’ composée des partis politiques de l’opposition et de plusieurs associations de la société civile, les opposants au référendum ont manifesté plusieurs fois à Bamako et dans d’autres villes du pays pour réclamer le retrait dudit projet de loi.
A l’opposé de la plateforme ‘’An tè A bana Touche pas à ma Constitution’’ plusieurs autres plateformes se sont créées pour soutenir le projet de révision constitutionnelle. Entre les partisans du ‘’Oui’’ et ceux du ‘’Non’’ la lutte fut rude, et le débat souvent très violent. Mais finalement la raison a prévalu sur la passion et les considérations personnelles. Après les échanges sous la médiation des dignitaires religieux et traditionnels le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta a finalement décidé de sursoir au projet de révision constitutionnelle. Et cela, dit-il, dans le but de préserver la cohésion nationale durement éprouvée par les débats autour de la révision constitutionnelle.
Dans son adresse à la Nation diffusée sur la chaine nationale ORTM, le président IBK avec un ton empreint d’une grande sagesse et d’humilité dira que l’une des grandes chances de notre pays réside dans le fait que dans les périodes les plus complexes, il se trouve toujours des hommes et des femmes qui se dévouent pour réduire les divergences et pour entretenir les chemins du dialogue.
« Or, aujourd’hui, nous Maliens avons impérativement besoin de nous écouter, de nous comprendre et d’aller ensemble de l’avant » a-t-il déclaré. Qui dit avoir pris cette décision en toute responsabilité, dans l’intérêt supérieur de la nation.
Une décision qui a été unanimement saluée ou presque par les partisans des deux camps opposés, à savoir celui du ‘’Non’’ et du OUI. Car au bout du compte, c’est le Mali qui aura gagné selon beaucoup d’observateurs. Le risque d’un soulèvement aux conséquences incalculables a ainsi été évité. La voie pour un sursaut national.
Par Moïse Keïta
Source: Le Sursaut