La présidence burundaise a annoncé jeudi sur son site Internet avoir demandé à la Commission électorale de travailler à un report de la présidentielle du 15 Juillet, conformément aux demandes du sommet des chefs d’État de la Communauté est-africaine.
L’annonce serait presque passée inaperçue. Dans un communiqué officiel daté du 9 juillet et signé par le porte-parole du gouvernement, la présidence du Burundi indique avoir demandé aux “services techniques compétents de mettre en œuvre la recommandation du sommet des chefs d’État quant au glissement de la date des élections présidentielles”.
À une restriction prêt cependant : l’élection ne pourra être reportée au-delà du 26 juillet, prévient la présidence, au risque de contrevenir sinon à la Constitution, qui prévoit que l’élection doit avoir lieu au moins un mois avant l’expiration du mandat du chef de l’État, soit le 26 août.
La présidence accède ainsi à une demande formulée par les chefs d’État de la Communauté est-africaine (EAC) lors d’un sommet exceptionnel à Dar es Salaam en début de semaine. Ce report a été demandé afin de permettre au médiateur de la crise burundaise, Yoweri Museveni, de mener une dialogue avec les différentes parties.
Selon l’AFP, la Céni aurait déjà proposé les dates du 21 ou du 22 juillet, qu’il appartient au chef de l’État de fixer dès lors par décret.
Un risque imminent d’explosion
Devant le Conseil de sécurité de l’ONU réuni jeudi soir, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme a mis en garde contre l’imminence d’une explosion de violence dans la crise qui secoue le pays depuis que le président Nkurunziza a décidé de briguer une troisième mandat.
Au cours des deux derniers mois, le bureau du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme (HCDH) au Burundi a enregistré “des dizaines de meurtres, la plupart des personnes assassinées étant des manifestants et des défenseurs des droits de l’Homme abattus par des membres de la milice Imbonerakure et des forces de sécurité”, a indiqué Zeid Raad al-Hussein.
Ainsi il a exhorté le gouvernement burundais à “désarmer immédiatement la milice des Imbonerakure”. Littéralement “ceux qui voient loin”, les Imbonerakure sont les membres de la Ligue de jeunesse du parti présidentiel CNDD-FDD, accusés de multiplier intimidations et agressions par les opposants à un troisième mandat.
Alors que la communauté internationale avait jugé le climat dans le pays peu propice à la tenue d’élections, les législatives ont été maintenues le 29 juin dernier et remportées par le parti du président, le CNDD-FDD.
Avec AFP
Source: France24