Après Ouagadougou, au Burkina Faso, c’est à Cotonou, capitale économique du Bénin, que revient le titre de capitale de la culture islamique 2015 en zone Afrique, ville dans laquelle François Hollande a fait un passage début juillet lors de sa tournée africaine.
Cette nomination est le fait de l’Organisation islamique pour l’Éducation, les Sciences et la Culture (ISESCO) qui dessert depuis 2004 ce titre aux villes qui ont un passé et un présent islamiques à faire valoir. Pour marquer le coup, Abdulaziz Othman Altwaijri, son directeur général, s’est rendu au Bénin le 29 mai pour une cérémonie de lancement des festivités, sous le patronage du président du Bénin Thomas Boni Yayi. Ce dernier, né dans une famille musulmane, avant de devenir un pasteur évangélique, est à la tête du pays depuis 2006.
La culture, « moteur de la civilisation »
« Au regard d’un tel constat, si les apports possibles de la culture sont convenablement exploités, nous serions à mesure de bâtir un nouveau monde avec un système international humain et juste où régneront les valeurs de justice, de tolérance, d’entente et de respect mutuel, un monde où le droit international sera une référence pour tous, étant entendu que la culture, dans son acception globale, est le moteur de la civilisation, l’assise du développement global durable et le socle de la renaissance et de la prospérité des nations ». a-t-il également souligné lors d’une allocution prononcée en présence de membres du gouvernement, de députés ainsi que des personnalités académiques, artistiques et religieuses locales.
Une nation diverse apaisée
sont catholiques, 24 % sont musulmans tandis que 17 % pratiquent le culte vaudou, une des composante de l’animisme, que de nombreux chrétiens et des musulmans revendiquent aussi pratiquer.
Pourtant, le Bénin fait partie de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) depuis 1983. Une nation où la diversité religieuse n’est pas source de tensions : les Etats-Unis n’ont révélé ces dernières années aucune atteinte sérieuse à la liberté religieuse ni abus ou discriminations sociaux du fait de l’appartenance à une religion.
L’histoire autour de l’introduction de l’islam au Bénin est très peu connue. Si sa présence est ancienne, la communauté musulmane du pays n’aura véritablement commencé à lancer divers projets islamiques (construction de mosquées, lancement de médias islamiques, écoles et associations musulmanes…) qu’à partir des années 1990, date du renouveau démocratique en Afrique qui s’est accompagné d’un développement économique et social pour l’ensemble du pays.
Une ville propice au dialogue
Avec de nombreux dignitaires religieux d’envergure, le colloque, qui bénéficiait du soutien du président béninois, avait pour objectif de se mobiliser contre l’extrémisme religieux, incarné dans la région par Boko Haram, mouvement terroriste qui sévit au Nigéria, pays voisin du Bénin. Ce dernier est encore épargné des violences mais n’en demeure pas moins vigilant. La lutte contre le terrorisme a d’ailleurs été un des principaux sujets de de préoccupation évoqués lors du passage du président français à Cotonou.
Chaque aire géographique du monde musulman a sa capitale de la culture islamique. Cette année, Cotonou est à l’Afrique ce que Nizwa, ville du sultanat d’Oman, est au Moyen-Orient et Almaty, au Kazakhstan, est à l’Asie.