J’avais dit dans ma dernière analyse que Jean Ives Le Drian vient sûrement pour s’assurer que les engagements pris par le Mali tiennent et sont respectés, au demeurant, les recadrer pour les consolider. S’il dit qu’il ne faut jamais discuter avec les djihadistes, ce n’est pas un avis qu’il donne, mais une position de son pays qui semble s’imposer à nous. L’accord de défense semble donner ce droit à la France vu le ton avec lequel Jean Ives Le Drian s’est prononcé. Cette position de la France n’étonne pas, vu que le combat contre les djihadistes est la justification de sa présence particulièrement au Mali et généralement au Sahel.
Derrière cette politique de lutte contre les djihadistes se cachent beaucoup d’autres politiques (économiques, stratégiques et diplomatiques). L’accord de défense que la France a toujours voulu avec le Mali a été finalement obtenu et signé avec certainement des dispositions qui lui donnent le droit de s’imposer sur les initiatives maliennes quand à la recherche de solution à l’insécurité dans notre pays. C’était le même problème avec IBK où le peuple n’avait pas assez d’informations par rapport aux relations de l’État avec la France sur la question et la gestion de l’insécurité dans le pays.
Ce silence est très dangereux car, il amène le peuple à s’informer de lui-même et arriver à des conclusions qui ne sont pas toujours favorables au pouvoir. L’Algérie semble être favorable à un dialogue avec les djihadistes alors que la France a toute une politique pour le Sahel derrière le djihadisme. Ainsi, la présence des forces militaires de la France au Mali à proximité de la frontière algérienne dérange sérieusement l’Algérie, d’où un combat diplomatique avec au centre le Mali et le pouvoir malien.
Le Colonel Karo Koné à la retraite