Diverses études, dont le rapport sur le développement humain durable, affirment que la corruption touche l’ensemble des secteurs de la politique, de l’armée, de la santé, de l’éducation, de la justice, de la gestion financière, etc. Mais elle semble atteindre des proportions inquiétantes au sein de la police malienne, considérée comme la plus corrompue de la sous-région ouest-africaine.
Les rapports de diverses organisations, indiquent que pendant la décennie écoulée, le Mali a été classé parmi les pays les plus corrompus du monde avec un niveau de perception de corruption très élevé.
Une enquête de la Banque Mondiale de 2003 confirmée par le rapport de l’Observatoire sur le développement humain durable (ODHD) indique que 60% des entreprises affirment avoir payé des ‘’facilitations’’ pour que les choses soient faites. Toute chose qui explique que la petite corruption est largement étendue au Mali. La même étude ajoute que ces pratiques constituent un obstacle pour la conduite des affaires au Mali. Une étude de la banque mondiale en 2004, affirme que 3,4% du chiffre d’affaire des entreprises disparaissent dans des paiements informels.
L’achat du Boeing présidentiel ou ‘’Boeing Keita’’, dans des circonstances très douteuses, continue d’alimenter les débats au Mali. Selon un rapport de 2007 de l’observatoire des pratiques anormales de la CEDEAO et de l’UEMOA pour la fluidité de la circulation sur les axes routiers inter-Etats, ‘’la police malienne serait la plus corrompue de la sous-région’’. Le Mali, selon le même rapport, est le pays qui pratique le plus de pratiques anormales en termes de pourboires et de pertes de temps sur les routes.
Cela ne surprend pas, quand on sait que les populations sont quotidiennement victimes des tracasseries policières. Il y a quelques jours seulement, le nom du chef de la police nationale, M. Kansaye n’était-il pas cité dans une salle affaire de confiscation de véhicule d’autrui ?
Il s’agit là d’une situation qui interpelle, une fois de plus, les plus hautes autorités à mettre les actes avant les discours pour le bonheur des Maliens.
Abou Berthé
Source: Canard Déchainé