La plateforme «Sauvons la région de Mopti» a organisé le 10 juillet une marche pacifique dont l’objectif était de dénoncer l’amalgame et l’injustice qui menacent la cohésion sociale entre les communautés dogon et peuhl dans la région de Mopti.
Les membres de la plateforme et les ressortissants de Mopti à Bamako ont marché pacifiquement, du Monument de l’indépendance à la Bourse du travail, sous l’encadrement des forces de l’ordre. Sur les banderoles brandies par les manifestants, on pouvait notamment lire : «ensemble contre le drame silencieux qui sévit dans le centre du Mali», «on veut le dialogue franc et sincère entre les communautés.»
La marche s’est terminée par un rassemblement à la Bourse du travail marqué par l’intervention du coordinateur de la plateforme, du président des ressortissants de la région de Mopti et du représentant des élus de la région de Mopti.
«Nous sommes là aujourd’hui parce que ça ne va pas dans notre région ; l’heure est très grave. Notre marche est loin d’une quelconque fanfaronnade politique, c’est Mopti notre préoccupation», a lancé le coordinateur de la plateforme, Mama Samassékou. «Comment peut-on comprendre qu’on égorge des chefs de village, que des villages soient brûlés ?» s’est-il interrogé.
Il s’est ensuite plaint de l’insécurité malgré la présence des forces militaires comme Barkane, la Minusma, les Fama, le G5 Sahel dans la région de Mopti. Et de constater la récurrence des violences malgré le démenti de la jeunesse du Tabitaal Pulaaku, signifiant qu’il n’y a rien entre les communautés dogon et peuhl.
Le représentant des élus de la région de Mopti, l’honorable Issa Togo, a remercié la plateforme d’avoir organisé cette marche. Selon lui, les personnes tuées dans la région de Mopti sont des habitants de Mopti ; les maisons brûlées et les biens emportés, ce sont des biens des ressortissants de Mopti.
Au final, a-t-il affirmé, ce sont les habitants de Mopti qui en paient les frais. À l’en croire, personne ne viendra résoudre ce problème à leur place. D’où cet appel : «Donnons-nous la main, que chacun communie avec son voisin, son ami, ses parents pour que la paix puisse revenir à Mopti». Il faut noter que cette plateforme regroupe Dogons et Peulhs.
Assétou Y. SAMAKE/stagiaire
Source: Le Reporter