DÉCRYPTAGE – Le statut spécifique de la Suisse la place dans une posture délicate. Si elle peut voter des sanctions économiques contre la Russie, elle n’a théoriquement pas le droit de fournir du matériel militaire aux belligérants.
Parfois critiquée, souvent tournée en dérision, la fameuse neutralité suisse laisse entrevoir toute sa complexité à la lumière de la guerre en Ukraine. Au début du mois de novembre, la Confédération helvétique a, pour la seconde fois après le mois d’avril, interdit à l’Allemagne d’envoyer en Ukraine les munitions de fabrication suisse destinées aux blindés de défense antiaérienne allemands Gepard, cruciaux pour Kiev. Au nom du droit de la neutralité et de la législation suisse sur le matériel de guerre, le ministre de l’Économie Guy Parmelin a estimé qu’il «n’y a toujours pas lieu de répondre favorablement à la demande de l’Allemagne».
Le conflit a donc ravivé les débats autour de la neutralité, notion sacrée en Suisse mais bousculée depuis le 24 février. Quelques jours après le début de l’invasion russe, le Conseil fédéral avait décidé d’adopter toutes les sanctions instaurées par l’Union européenne. Certains responsables politiques suisses, notamment dans les rangs de l’Union démocratique…
Source: Le Figaro