Oumar Sow qui préside une association organisant des événements culturels a déclaré avoir pris langue avec la mairie de Fréjus mais ses interlocuteurs lui ont avoué leur incapacité à pourvoir à l’entretien du monument. Aussi invite-t-il la communauté musulmane, notamment africaine et, surtout originaire de la ville sainte de Djenné, à s’investir pour la promotion de ce patrimoine historique. La vidéo révèle que la ville de Fréjus compte seulement six familles maliennes sur 43 familles africaines.
Dans un forum de discussion, Nicolas Normand explique que ce prestigieux monument, construit en réponse à la pagode également à Fréjus, était pour les tirailleurs sénégalais un objet de fierté servant à créer une ambiance propre à guérir le «mal du pays».
‘’A l’initiative du Général Gallieni alors gouverneur de Paris, Fréjus accueillit en 1915 les premiers contingents recrutés Outre-mer et devient le site de transition pour ces soldats, leur permettant de s’acclimater avant leur départ pour le front. Des camps et des hôpitaux militaires sont alors construits pour recevoir les troupes africaines et indochinoises.
Après la guerre, tous ne sont pas rapatriés. Pour combattre le mal du pays, les tirailleurs sénégalais tentaient de récréer un environnement familier. En 1928, suivant l’exemple de leurs compagnons d’armes, les tirailleurs indochinois, qui avaient édifié une pagode dès 1917, ils construisirent une mosquée au camp de Caïs sur la route de Bagnols-en-Forêt, une opération à l’initiative du capitaine Abdel Kader Mademba.
Cette mosquée constituera plus un édifice symbolique qu’un véritable lieu de culte, juste un décor !’’
L’environnement de la mosquée fut même paré de cases africaines et de fausses termitières, très réalistes… en 1987. La mosquée est inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.
Propriété du ministère de la défense, ce monument visible de l’extérieur, est accessible au public du 1er juillet au 3ème week-end de septembre.