C’est une déclaration parmi tant d’autres que les responsables de la Convention de la majorité présidentielle (CMP) ont faites hier jeudi 6 avril 2017 à la Maison de la presse au cours d’une conférence de presse qui se voulait un cadre d’explication de la manière dont la CMP s’est préparée pour la tenue de la Conférence d’entente nationale (CEN). La CEN, faut-il le rappeler, a eu lieu du 27 mars au 2 avril 2017 au palais de la Culture Amadou Hampathé Ba.
Les conférenciers : Younouss Hamèye Dicko du RDS, Mamadou Kassa Traoré du Miria, Ibrahim Bocar Bah de l’UM-RDA Faso Jigui, ont expliqué aux hommes de médias la manière dont la CEN a été préparée par la CMP et leur entière satisfaction par rapport à la réussite de l’évènement.
En prélude à la CEN, la CMP a tenu ses premières assises au Grand hôtel de Bamako les 25 et 26 mars pour décrypter l’Accord issu du processus d’Alger. Ces assises ont permis de s’approprier le document en vue de la bonne préparation aux travaux de la conférence d’entente nationale, mais aussi de faire des échanges d’informations sur les réformes institutionnelles en vue.
C’est pendant ces assises que 6 personnes ont été désignées pour représenter à la CEN les 64 partis de la CMP. Il s’agit du président de la CMP, Dr. Bokary Tréta ; Pr. Mamadou Kassa Traoré ; Pr. Younouss Hamèye Dicko ; Dr. Ibrahim Bocar Ba ; Honorable Assarid Ag Imbarcaouane ; et Mme Haïdara Aichata Cissé dite Chato. Ces six personnes ont valablement représenté la majorité présidentielle à la Conférence d’entente nationale.
Par rapport à la CEN, les conférenciers ont fait savoir qu’il y a eu une très forte participation numérique et porteuse à l’évènement. Un autre constat, les gens ont réellement exprimé leurs analyses et cela a été un élément important de la réussite de la conférence. Aussi, les débats ont été de grande qualité. « Le discours d’ouverture du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, a été d’une double détente. D’un côté, il a fait preuve de fermeté, et de l’autre, il a invité tous les Maliens à s’embarquer à bord du train », a souligné Ibrahim Bocar Ba.
« La Conférence d’entente nationale a, en effet, donné lieu à un diagnostic approfondi et sans complaisance des causes des crises récurrentes ; à des recommandations et résolutions pertinentes », a indiqué le vice-président de la CMP, Pr. Mamadou Kassa Traoré.
Interpellé sur la question de l’Azawad, le professeur Younouss Hamaèye Dicko a martelé que « le mot Azawad a totalement empoisonné la vie aux Maliens. Le mot Azawad a été inventé de toutes pièces par des gens qui, même s’ils sont Maliens, ont vécu ailleurs, et qui sont revenus au pays pour se faire un territoire. Derrière eux se trouvent des narcotrafiquants et des jihadistes qui cherchent aussi un territoire. Nous avons compris que le salut du Mali se trouve dans l’évacuation de la question de l’Azawad par une clarification auprès des populations et des autorités, de sorte que notre pays ne soit plus victime de la propagande de certaines personnes ayant des soutiens extérieurs ».
Le professeur Younouss Hamèye Dicko de poursuivre : « Des campagnes intenses ont été organisées pour expliquer que les régions du Nord ne sont pas Azawad, et que les populations ne sont pas Azawadiennes. L’Azawad est circonscrit géographiquement, territorialement et culturellement. Les populations du Nord sont des songhoïs, des arabes, des touaregs, des peulhs. Même la grande majorité des touaregs et des arabes ne sait pas ce que c’est que l’Azawad. S’ils veulent coûte que coûte qu’il y ait Azawad, il y aura des Maliens qui diront toujours qu’il n’y a pas Azawad ».
Les dirigeants de la Convention de la majorité présidentielle se disent convaincus que la Conférence d’entente nationale est réellement le départ de la vraie paix au Mali parce que chacun s’est dit qu’il fallait se déterminer pour la paix.
Pour le professeur Mamadou Kassa Traoré, la CMP apprécie les efforts louables que déploient le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita et son gouvernement lesquels ont eu des effets positifs sur la croissance économique et la gestion parcimonieuse des finances publiques. « En ce qui concerne la question sécuritaire, également nous sommes convaincus que le gouvernement fait de son mieux pour surmonter la recrudescence d’attaques terroristes et la survenance de conflits communautaires fratricides au centre du pays. A cette fin, l’union sacrée s’impose indépendamment des opinions politiques sur la qualité de la question de la gouvernance », a ajouté Pr. Mamadou Kassa Traoré.
D’autres questions se sont invitées dans les débats avec les journalistes telles que le front social avec ses grèves illimitées ou encore les candidatures pour la présidentielle de 2018. Sur les grèves, les conférenciers ont dit faire confiance au gouvernement pour trouver un compromis avec les différents syndicats et mettre fin aux grèves illimitées.
Pour la présidentielle de 2018, ils ont expliqué que « le souhait est que les 64 partis politiques de la CMP s’alignent derrière la candidature d’Ibrahim Boubacar Kéita. Toutefois, nous sommes en démocratie, et chaque parti est libre de ses choix. Dans tous les cas, il n’y aura pas de chasse aux sorcières si un parti décide de présenter un candidat qui n’est pas le président IBK ».
