Le 15 février 2011 en Libye, des manifestations commençaient à Benghazi dans l’est du pays, avant de s’amplifier deux jours plus tard. Elles ont conduit avec l’intervention de l’Otan à mettre fin au régime de 42 ans de Mouammar Kadhafi.
A Tripoli, on se prépare à fêter le septième anniversaire de la révolution dite du 17 février, mais le cœur des Libyens n’est vraiment pas à la fête.
La capitale libyenne vit une activité intense : opérations de réparations et de grand nettoyage dans les rues de Tripoli. Les chemins qui mènent vers la place des Martyrs, l’ancienne place Verte, sont désormais fermés pour raison de sécurité.
Tout est prêt ou presque pour accueillir en fête le 17 février, jour symbolique du soulèvement libyen de 2011. Mais, plus que jamais, les Libyens, qui ont mis tout leur espoir dans cette révolution, sont au-delà de la déception et se sentent trahis.
« Il y a quelque chose de triste »
Malgré ces préparatifs, « il y a quelque chose de triste. Peut-être que Tripoli regrette comme nous », écrit un internaute.
En effet, l’insécurité est totale dans le pays, la lutte pour le pouvoir s’est intensifiée, la division s’approfondit, l’Etat est absent et les 3 000 milices règnent en maître avec entre les mains des dizaines de millions d’armes…
Quant à l’économie, elle reste très en deçà de son potentiel, alors que le pays constitue la première réserve pétrolière en Afrique. Le manque de liquidité oblige les citoyens à attendre pendant de longues heures dans des files sans fin pour obtenir une partie de leurs salaires.
L’Occident impuissant
Confrontés à ce chaos, les Libyens ne cachent plus leurs regrets. Le représentant spécial de l’ONU pour la Libye laisse entendre ses doutes quant à la tenue des élections générales prévues normalement cette année. L’Occident qui fait son mea culpa au vu des conséquences de son intervention en Libye, parait impuissant devant l’étendue du problème. La situation est plus que jamais dans l’impasse.
RFI