Le système fiscal malien (forces et faiblesses), la progressivité du système fiscal malien, l’équité dans le système fiscal Malien ont été entre autres thèmes débattus par les experts et les acteurs de la Société Civile Malienne lors d’un atelier organisé par la Coalition « Publiez Ce Que Vous Payez » en collaboration avec Oxfam Mali. C’était à l’Hôtel Massaley, le mercredi, 19 décembre 2018.
Malgré les réformes entreprises par le gouvernement concernant les politiques fiscales et l’assainissement des finances publiques, l’environnement fiscal reste marqué par beaucoup de difficultés a fait remarquer dans ses mots introductifs, Nouhoum Diakité, Coordinateur du PCQV. Selon lui, les populations ont l’accès difficile aux services sociaux de base, tels que la santé et l’éducation dont les budgets de fonctionnement ont drastiquement diminué pour 2019. Pour ce faire, le président de la Coalition, Abdoul Wahab Diakité a indiqué que leur préoccupation est de voir un Mali riche de ressources naturelles dont l’exploitation bénéficie équitablement à tous les citoyens, aujourd’hui et demain. C’est pourquoi, il a fait savoir que la Coalition a introduit dans son plan stratégique un projet de Renforcement des Capacités de Recherche et de Plaidoyer pour une Fiscalité Equitable qui lui permettra de développer et de mettre en œuvre les mécanismes d’influence des systèmes fiscaux. Selon lui, la fiscalité a un lien étroit avec le processus de développement local et le respect des Droits Humains. Il dira que les recettes fiscales doivent être bien perçues, transparentes, équitables et justes pour réduire la pauvreté. Malheureusement, la majorité des grandes Sociétés et entreprises et certaines personnes riches cherchent à se soustraire de leurs responsabilités et pratiques diverses, à savoir les incitations fiscales, le dumping fiscal, la fraude et l’évasion fiscale a fait constater le président de la Coalition de « PCQV- Mali ». Tour à tour, le Doyen des Ordres Fiscaux du Mali et le représentant d’OXFAM, ont intervenu pour dire qu’une justice fiscale permet de réduire la dépendance extérieure. Le premier a attiré l’attention sur les insuffisances dans la fiscalité Malienne, à savoir le manque de l’impôt foncier et surtout la non maîtrise de la fiscalisation foncière et l’incivisme. Le Doyen de l’Ordre des Conseils Fiscaux dira que le recouvrement des impôts au Mali est plombé par la corruption. Pour M. Diabaté d’OXFAM, il faut nécessairement influencer la Société Civile pour influencer les politiques afin d’aider l’Etat à aller dans l’intérêt des populations. Selon lui, la Société Civile doit s’interroger si notre système fiscal sert les populations et où vont les ressources publiques. Aujourd’hui, le budget de la présidence a augmenté de 61% alors que celui des hôpitaux a drastiquement démunie a-t-il fait savoir. Ce qui signifie que la population Malienne va continuer à s’enliser dans la pauvreté en 2019 a dit M. Diabaté. Pour sa part, le représentant du directeur général des Impôts, M. Mamadou Salif Bah, à rappeler la crise politico institutionnelle de 2012 qui a eu pour conséquence directe, la suspension de l’appui budgétaire par les partenaires techniques et financiers. Selon lui, ce sont nos ressources propres qui ont permis au gouvernement de faire face aux dépenses publiques. Il a rappelé également la mise œuvre des réformes de l’administration fiscale en cette période cruciale qui avait pour objectif d’offrir des services de qualité répondant au besoin des contribuables.
Fakara Faïnké
Source: Lerepublicainmali