Quatre mois après la résolution de la crise des enseignants de l’éducation, qui a failli conduire le Mali à une année blanche, une autre se pointe à l’horizon. Cette situation sème une inquiétude auprès des élèves et parents d’élèves.
Pour éviter à l’école malienne une crise scolaire similaire à l’image de l’année scolaire 2018-2019, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 “ont privilégié une démarche scientifique et pédagogique“ en adressant au ministère du Dialogue social, du Travail et de la Fonction publique, deux correspondances le 30 mai et le 19 juillet 2019 pour attirer leur attention sur la question.
Après plusieurs rondes de négociation entre le gouvernement et les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016, il n’y a pas eu d’issue positive. Les syndicalistes ont déposé le vendredi 29 novembre au ministère du Dialogue social, du Travail et de la Fonction publique un préavis de grève de 120 heures allant du lundi 16 au vendredi 20 décembre 2019 reconductible à partir du 6 janvier 2020 avec la même durée avec rétention de notes.
Dans leur préavis de grève, les syndicats demandent l’application immédiate de l’article 39 de la loi n° 007 du 16 janvier 2018, le seul point de revendication des syndicats d’enseignants. Cette loi porte sur le statut du personnel enseignant des enseignements secondaire, fondamental et de l’éducation préscolaire et spécial. Cet article dit que toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant des enseignements du secondaire, du fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale.
Précisément, les syndicats réclament la majoration de 20 % octroyée aux fonctionnaires régis par le statut général et d’autres contractuels.
Mais lors des récentes discussions entre les deux parties, la partie gouvernementale a tout au long des discussions mis l’accent sur la situation sécuritaire et financière du pays, le nombre élevé des enseignants tout en insistant sur le non soutenabilité budgétaire de la demande des syndicats et propose dans un premier temps une grille plafond de 1100 pour compter du 1er janvier 2020 et de 1200 pour compter du 1er janvier 2021.
Á toutes ces propositions, “les syndicats ont opposé les arguments selon lesquels, on ne négocie pas une loi et la question sécuritaire, financière et l’effectif des enseignants ne sauront être des arguments pour ne pas appliquer une loi“.
Pour Hama Traoré enseignant à Magnanbougou la stratégie du gouvernement consiste à leur ramener au statut général. “Ce que nous devons éviter à tout point de vue car l’intérêt principal de notre statut réside dans sa grille“.
Il est clair que cette unième grève va beaucoup affecter les élèves. Dans une interview Mme Maïga, parent d’élève affirme que “si jamais l’Etat ne prend pas ses responsabilités pour mettre fin à cette grève intempestive des enseignants qui affecte beaucoup nos enfants, le Mali va tout droit au mur car le développement même d’un Etat c’est l’éducation“.
Cette situation préoccupe autant les élèves en classe d’examen dont Kadiatou Coulibaly, lycienne en phase terminale, elle raconte, “cette nouvelle grève des enseignants de l’éducation va beaucoup bouleverser l’école malienne comme l’année passée. Si le gouvernement n’obtempère pas aux doléances des syndicalistes. Tout compte fait c’est nous qui subissons les conséquences de cette grève avec comme conséquences des programmes inachevé, rétention des notes…“.
Il faut rappeler que ce préavis de grève concerne les huit (8) syndicats de l’éducation qui regroupent les syndicats signataires du 15 octobre 2016. Depuis le 6 septembre 2019, ils multiplient les négociations, les audiences et les meetings d’information pour demander au gouvernement l’application de l’article 39 de la loi portant statut du personnel enseignant.
Ousmane M Traoré
(stagiaire)
Source: Mali Tribune