Le député du groupe Écologie Démocratie solidaire, Sébastien Nadot a accusé le premier ministre français de leur mauvaise politique en Afrique, notamment au Mali qui a conduit au renvoi des troupes françaises du Mali. Lisez plutôt !
« Une connivence coupable, leurs mensonges pour nous expliquer que certains troisièmes mandats sont bons que d’autres, certains putschistes défendent la liberté aux côtés de la France et d’autres non. Les réseaux sociaux ont relayé la propagande française cachée derrière ce marketing ridicule du pays des droits de l’homme et de la démocratie, alors que la France est en réalité le troisième pays plus gros vendeur d’engins de la mort de la planète. La gifle du Mali, c’est le réveil d’une conscience nationale, malheureusement cimentée par ce sentiment anti-français que vous avez continué de laisser prospérer. Être continuateur de l’erreur, c’est de commettre l’erreur en l’aggravant. La gifle du Mali, c’est le signal donné à tous les autres pour en faire de même. Tchad, Burkina, Niger, Mauritanie, Sénégal, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gabon, Congo viendront à leur tour. Mais peut-on leur donner tort ? Notre mauvaise malice en Afrique a une histoire coloniale. Notre malice en Afrique a une histoire prédatrice et aussi clientéliste. Un seul exemple en 1953 : Syvanus Olympio, président du Togo lequel avait eu l’audace de déclarer à l’AFP « Je vais faire mon possible pour que mon pays se passe de la France » est assassiné. Et depuis, la France exerce une pression violente, ultra violente et constante sur le Togo. Toujours dans le camp du dictateur, toujours avec l’oppresseur, toujours contre le peuple togolais. Rien d’étonnant à cela. Plus la France s’adresse à un petit pays, plus sa prédation est immense. La gifle du Mali, c’est aussi la seule réponse coupable d’un pays digne face à la tragique erreur française du 03 janvier 2021. Cette frappe aérienne conduite par l’armée française qui a tué 19 civils réunis pour un mariage à Bounty. Ce sont les enquêteurs de la MINUSMA et la police scientifique des Nations-Unies, après des minutieuses investigations qui affirment cela, ce n’est pas moi. Monsieur le premier ministre comment caractériseriez- vous une puissance étrangère qui vient abattre sur notre territoire 19 civils français par erreur ? Rien ne sera plus jamais possible avec le Mali et le sahel sans excuse officielle de la France, ni répartition sur ce sujet, même si nous y avons commis l’irréparable. À l’heure où le bruit des bottes gronde du côté de la Russie, comment penser les défis de demain sans l’Afrique depuis ce petit pays qui est devenue la France. Monsieur le premier ministre, je veux vous dire que les citoyens de tous ces pays d’Afrique ou de la diaspora qui sont en France, bien qu’ils aiment la France, voient en elle la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf. Je m’interroge de savoir s’il n’est déjà trop tard pour la France de vouloir être encore leur privilégiée ?».
Falaye Sissoko
Source : Canard Déchainé