Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne

La France incite le Mali à s’attaquer au chantier de la réconciliation nationale

LAURENT FABIUS DIONCOUNDA TRAORE

À Bamako, le chef de la diplomatie, Laurent Fabius, réaffirme l’importance des élections prévues en juillet.

Mali, chapitre II: les militaires français viennent d’achever le ratissage du sanctuaire djihadiste des Iforas, dans le nord du pays. Leur retrait progressif doit s’amorcer à la fin du mois d’avril. Le moment est donc venu d’enclencher le processus de transition politique. C’est afin de lancer ce mouvement, de créer un «effet d’entraînement» que Laurent Fabius était vendredi à Bamako pour rencontrer les responsables du gouvernement et des partis maliens. Le but était aussi de rassurer: «On ne va pas partir du jour au lendemain», a dit le chef de la diplomatie française à ses interlocuteurs, parmi lesquels le président par intérim, Dioncounda Traoré, et le premier ministre, Diango Cissoko.

Mais le message passé par Paris est clair: les élections doivent se tenir sans retard, dès juillet prochain. Il s’agit de mettre en place un gouvernement pleinement légitime, le pouvoir actuel étant issu du putsch de mars 2012. Le but est surtout de faire avancer la délicate dynamique de la réconciliation avec le Nord. Sur l’échéance de juillet, François Hollande s’était dit «intraitable», lors de son intervention sur France 2, le 28 mars, faisant grincer quelques dents côté malien. À Bamako, vendredi, Fabius a remis diplomatiquement la pression: «Rétablir la sécurité, c’est essentiel, le dialogue et la démocratie, c’est essentiel aussi. Cela repose sur vos épaules», a dit le ministre, qui a engagé les partis maliens à s’impliquer dans le scrutin. «C’est un pari, c’est un engagement de notre président d’en finir au 31 juillet», admet le chef de la diplomatie.

Les populations du Nord ne reviennent que très progressivement à Gao et à Tombouctou. En outre, l’attitude des Touaregs du MNLA, repliés dans leur fief de Kidal, reste une inconnue.

La présidentielle devrait théoriquement se dérouler les 7 et 21 juillet. Les législatives, dont le premier tour interviendrait au mieux le 21 juillet, le second en septembre, s’annoncent plus problématiques, et pas seulement à cause de la saison des pluies qui débutera alors. Des problèmes logistiques et financiers restent à résoudre. Les conditions de sécurité, surtout, demeurent aléatoires. Les populations du Nord ne reviennent que très progressivement à Gao et à Tombouctou. En outre, l’attitude des Touaregs du MNLA, repliés dans leur fief de Kidal, où le premier ministre pourrait se rendre prochainement sous protection française, reste une inconnue. «Si le MNLA est en armes dans les rues, cela ne fonctionnera pas», souligne un diplomate pour qui la solution serait que «le MNLA se transforme en parti politique, comme la Renamo au Mozambique». Laurent Fabius a, lui, indiqué que la rébellion touareg devra désarmer «le moment venu».

L’idée est aussi d’articuler les élections avec le calendrier militaire. Une opération de maintien de la paix, la Minusma, doit être approuvée par le Conseil de sécurité de l’ONU fin avril. Cette mission de 12 000 hommes (majoritairement africains mais sans doute aussi asiatiques et scandinaves) remplacera la force de soutien africaine (Misma), ceci justement à l’horizon de juillet. La France devrait y participer, au niveau de l’encadrement, avec quelque 150 hommes.

Par ailleurs, une force d’appui de 1 000 soldats français sera chargée de «s’assurer que les terroristes ne pourront pas revenir», a indiqué Laurent Fabius. Reste le vaste chantier du développement. Une centaine de pays sont attendus à la conférence de donateurs qui se tiendra le 15 mai à Bruxelles.

 

  • Par Alain Barluet
  • Mis à jour le 06/04/2013 à 11:59

Source: Le Figaro

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance Les plus bas prix du Mali Acheter à bas prix au Mali Achat terrain à Bamako Terrain à vendre Bamako Immobilier titre foncier TF à Bamako ORTM en direct, RTB en direct RTN tele sahel niger ne direct