François Hollande a lâché l’information dans son éloge funèbre aux Invalides des neuf aviateurs français tués dans l’accident d’Albacete. Évoquant les «interventions extérieures dans lesquelles l’armée de l’air est fortement investie», le chef de l’État a cité «le Nigeria (…) en ce moment».
L’Élysée a ensuite fait machine arrière, indiquant que l’armée française ne survolait pas ce pays mais qu’elle coopérait «à la lutte contre Boko Haram» au sein d’une cellule de renseignement internationale basée à N’Djamena, au Tchad. Dans la même veine, on indiquait dans l’entourage de Jean-Yves Le Drian que «nos forces aériennes effectuent des missions de reconnaissance mais à aucun moment au-dessus du Nigeria». «Notre soutien se limite aux pays voisins tels que le Tchad ou le Cameroun», précisait-on.
Derrière ces prudences de langage, l’engagement d’aéronefs français dans des missions de renseignement à proximité du Nigeria, voire au-dessus du territoire de ce pays, est plausible. La France a établi le quartier général de sa force Barkhane, forte de 3.300 hommes, dans la capitale tchadienne, N’Djamena, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière nigériane. Des avions de chasse sont stationnés sur cette base. D’autres le sont à Niamey, au Niger, où la France maintient également des drones.
Paris rejette pour l’instant toute idée d’engagement militaire direct.
Mais, l’an dernier, François Hollande avait annoncé que des avions Rafale effectueraient des vols de reconnaissance pour tenter de retrouver les écolières enlevées par Boko Haram.
Source: Le Figaro