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La France, ami et bourreau à la fois du Mali

Lorsque ton ami porte l’habit de ton ennemi, il faut commencer à douter de la vraie nature de cet ami. Cette situation résume en fait, les relations entre la France ancien pays colonisateur, supposé sauveur du Mali grâce à son intervention contre les djihadistes dans l’opinion populaire d’autant, et traité de bourreau du Mali depuis l’intervention contre les FAMAS dans leur volonté de récupérer Kidal. Ces qualificatives suffisent pour évaluer les rapports entre la France et le Mali. On comptabilise depuis le commencement de la crise du nord, les sales maux lancés par les responsables français contre nos forces armées et même l’Etat du Mali.

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Acte un : En mars 2012, le Ministre français des affaires étrangères disait sur les antennes de RFI, que les rebelles avaient gagné assez de batailles décisives pour que le Gouvernement entame des négociations avec eux.

Acte deux : Les relations de l’ancien Ministre Mr HAMA AG Mahamoud de la fonction publique du Général Moussa TRAORE nous ont alertés très tôt sur la position de la France par rapport au conflit touareg au nord du Mali. En effet, il a dit que la France avait donné son feu vert pour l’indépendance de l’Azawad bien avant pour le début du conflit actuel. Egalement il a accusé la France d’avoir poussé le MNLA à occuper les villes du nord. Un accord avait même été conclu avec le MNLA pour les besoins de la cause. L’objectif de la France était d’affaiblir le Gouvernement malien afin de l’obliger à signer un accord de défense et ensuite s’octroyer les concessions minières du nord.

Acte trois : Lorsque l’offensive de Serval et des FAMAS, en juin 2013 est arrivée aux portes d’Annefis, les troupes françaises ont stoppé les FAMAS sur un ordre formel dans cette ville situé à une centaine de kilomètres de Kidal. Sans les FAMAS, l’opération Serval a nettoyé Kidal, avant d’aller chercher les combattants du MNLA à venir se réinstaller dans ce lieu. Aussi bien les maliens que la Communauté Internationale ont été surpris et déçus de cette volte-face d’une France accueillie aux premières heures de mi-janvier comme le sauveur du Mali. Elle venait par cet acte de trahir le Mali, car elle avait bien son plan en tête.

Acte quatre : Les évènements de janvier 2015 à Gao, qui se sont soldés par trois morts et plusieurs blessés parmi la population étaient liés au fait que le Chef d’État-major de la Minusma entre temps venue renforcer les forces de la CEDEAO sur le terrain, le Français Christian THIBAULT avait signé clandestinement un accord avec la CMA interdisant la ville de Tabamkort au Gatia. Sous la pression des populations de Gao à travers des manifestations, la France a reculé. Mais c’était pour combien de temps ?

Acte cinq : Lors de la cérémonie e signature de l’accord dit pour la paix et la réconciliation le 15 mai 2015, le français Hervé LADSOUS secrétaire général adjoint des Nations-Unies chargé du maintien d’ordre a fait savoir clairement, que ceux qui ne sont pas là pour la signature ont une raison valable d’être absent. Il n’y avait des raisons à les sanctionner. Par contre ceux qui le seront, ce sont ceux-là même (il faut comprendre qu’il s’agit du Gatia et les FAMAS) qui ne respectent pas le cessez-le-feu qui vont recevoir des feux de déluge sur la tête.

Acte sept : Deux jours après la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation à Bamako, le Ministre français de la défense Ives LE DRIAN s’est pointé au Mali en commençant sa tournée africaine par Gao. Au cours d’une interview sur RFI, il a expliqué que deux peuples à savoir le sud et le nord ont essayé de vivre ensemble en vain, et qu’il est temps que les deux vivent séparément.

Acte six : Lors de l’offensive mal préparée des FAMAS le 21 mai 2014 contre les rebelles de Kidal, suite à l’assassinat des administrateurs civils le 17 mai 2014, les FAMAS avaient pris Kidal au bout de deux heures de combat. Il a fallu l’intervention de l’armée française dans le manteau de la CMA pour chasser totalement les FAMAS de Kidal et toutes les zones du nord.

Acte neuf : Lors d’une série d’affrontements entre la CMA et le Gatia, la position de la Minusma  a été toujours dictée par la France quant à leur interposition rigoureuse lorsque la CMA est en difficulté contre le Gatia. Cette mesure a été permanente jusque-là. Nous apprenons même qu’environ 2000 djihadistes sont entrés à Kidal la semaine dernière avec la complicité de la Minusma pour renforcer les troupes de la CMA.

Acte huit : A la suite de la débâcle des FAMAS le 21 mai 2014, les soldats maliens basés à Tessalit et Aguelhok ont été désarmés par la Minusma pour les faire redescendre sur Gao. Les armes laissées par ces soldats maliens sous la bonne garde de la Minusma, n’ont pu être remises aux FAMAS, qu’après l’introduction d’une plainte aux Nations-Unies par le Mali contre le refus de la Minusma à céder les armes des FAMAS.

Acte dix : C’était le 17 août 2016, que la force Barkhane est venue bien armée pour soit disant visiter le dépôt d’armes du Gatia, qui de bonne foi à accepter cette demande. Profitant de cette disponibilité du Chef d’Etat-major du Gatia, les français ont enlevé tout le stock de munitions du Gatia. Une telle visite n’a jamais été faite au dépôt de munitions de la CMA. Qui donc dit que la France est un ami du Mali ? Face à toutes ces dérives. Quelle attitude le premier citoyen malien a-t-il adopté face aux intérêts du Mali ? Nous n’en connaissons pas. Les affaires louches et personnelles ont-elles pris le dessus sur l’intérêt du peuple malien ? La réponse à cette question est oui certainement. La France tient le Mali par sa tête.

Alassane TRAORE

Source : Le Carréfour

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