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La France-Afrique menacée : Les risques de propagation du virus malien sont très élevés

Depuis la fin de la 2e guerre mondiale, la France se charge de maintenir l’Afrique francophone sous sa domination à travers la doctrine et les pratiques néocoloniales de la France-Afrique. Il s’agit ici de la version française de la stratégie occidentale de maintien des « pays sous-développés » dans la pauvreté au bénéfice de la prospérité des puissances impérialistes. Ce qui explique la farouche opposition à toute volonté de souveraineté des ex-colonies françaises avec son lot de coups d’Etat et d’assassinats des dirigeants patriotes africains. Au Mali, on est en voie d’exorciser ce mal colonial et néocolonial. Malgré les pressions, les menaces, les brimades, les injures…, le virus malien menace de se propager à tout le continent.

 

Doctrine politique de déconnexion à travers sa volonté de souveraineté politique, militaire et sécuritaire, économique et culturelle ; refus du processus déguisé de partition de notre pays ; partenariat avec la Russie… Autant d’actes de souveraineté posés par les autorités de la transition au Mali et qui sont jugés inadmissibles par les puissances occidentales, notamment la France et les Etats-Unis. Ce qui ne surprend guère puisque le principe fondamental de l’impérialisme néolibéral est de ne jamais admettre une puissance concurrente dans son champ d’influence, encore moins laisser un peuple insoumis se débarrasser du joug de l’infamante domination extérieure.

Dans son livre «Qui mène le monde», l’Américain Noam Chomsky écrit : «Les principes généraux que nous aborderons ici s’appliquent néanmoins aux autres grandes puissances ainsi qu’à nombre de pays…». Il existe ainsi une version standard communément admise et que l’on retrouve chez les universitaires, dans les déclarations du gouvernement et dans le discours public. Celle-ci soutient que la première vocation des gouvernements est de nature sécuritaire et que la menace soviétique constituait le souci primordial des USA et de leurs alliés après 1945. On peut analyser cette doctrine sous différents angles, mais une question évidente demeure : Qu’est-il arrivé après la disparition de cette menace soviétique en 1989 ? Rien n’a changé !

Si l’histoire se révèle riche et complexe, quelques thèmes récurrents y jouent un rôle prépondérant. L’un d’eux a fait l’objet d’une formulation claire lors d’une conférence de l’hémisphère occidental sous l’égide des USA au Mexique en 1945. A cette occasion, Washington a imposé « une Charte économique des Amériques» visant à éradiquer le nationalisme économique «sous toutes ses formes». Et cela à une exception près : les Etats-Unis, dont l’économie dépend massivement des aides du gouvernement !

Quand les intérêts des investisseurs occidentaux priment sur le bien-être des populations spoliées de leurs richesses

L’élimination du nationalisme économique dans les autres pays entrait directement en conflit avec la position alors prédominante en Amérique latine et décrite par les membres du Département d’Etat comme la philosophie du «nouveau nationalisme » qui adopte « des politiques visant à instaurer une meilleure répartition des richesses et à élever le niveau de vie des masses». Ainsi, comme l’ont ajouté des analystes des politiques américaines, «aux yeux des Latinos américains, la première bénéficiaire de l’exploitation des ressources d’un pays doit être la population de ce pays».

Ce qui est inadmissible. Et cela d’autant plus qu’aux yeux de Washington, par exemple, «les premiers bénéficiaires» doivent être les investisseurs américains ; l’Amérique latine se contentant de remplir son rôle d’auxiliaire». Comme l’ont clairement démontré les administrations Truman et Eisenhower, les pays de l’Amérique latine n’étaient pas censés entreprendre «un développement industriel excessif» susceptible de porter atteinte aux intérêts de l’Oncle Sam. Ainsi, le Brésil était par exemple autorisé à produire de l’acier de piètre qualité afin de ne pas concurrencer les entreprises américaines…

Le néocolonialisme occidental se caractérise de nos jours par les cinq monopoles de l’impérialisme libéral, à savoir le contrôle des technologies de pointe, de l’accès aux ressources naturelles de la planète, du système monétaire et financier intégré à l’échelle mondiale, des systèmes de communication et d’information, des armements de destruction massive. Sur ces cinq monopoles, le Mali ne peut agir que sur une seule : l’accès aux matières premières ! Sur ce plan, au-delà de toute espérance, notre pays est bien doté.

Et ce sont les immenses ressources naturelles qui expliquent le complot international pour dépecer le Mali en plusieurs micros états taillables et corvéables entre les mains des multinationales occidentales. Mais, la mobilisation générale du peuple derrière les autorités en place a pour le moment permis de tenir en échec ce plan machiavélique. Ces derniers mois, les Maliens n’ont cessé de démontrer qu’on peut résister à la France et mieux se porter. Ce qui leur vaut aujourd’hui l’admiration des Africains, notamment des jeunes de plus en plus décomplexés.

Ce qui ouvre la perspective de libération de l’Afrique des serres de l’impérialisme. La France est un maillon essentiel de la chaîne impérialiste. Mais, elle n’est ni la chaîne, ni le maillon fort du néolibéralisme impérialiste. Cette démonstration de force du Mali ne sera jamais acceptée par la meute de conquête néocoloniale que le monde entier a vue en action au Congo, en Irak, en Libye, en Syrie, etc.

Et cela d’autant plus que la résistance du peuple insoumis du Mali est un danger pour le système de domination néocoloniale de la France, de tous ces « pays riches » dont la puissance se construit à partir de la spoliation des ressources des « pays pauvres ». L’Hexagone, en tant que maillon de la chaîne impérialiste néolibérale, sera toujours soutenu par la meute guerrière de l’OTAN dans son opposition à toute puissance concurrente et, par extension, à tout peuple insoumis.

L’alliance militaire avec la Russie est le crime de trop du pouvoir malien qui sera combattu par tous les moyens pour empêcher la propagation du virus anti-impérialiste qu’il représente désormais. Si un jour il arrive à nous Maliens et Africains de nous laisser berner par les paroles mielleuses impérialistes, alors nous nous abuserons !

Diatrou Diakité

Commission scientifique d’Espoir Mali Koura (EMK)

S’appuyer sur des alliances stratégiques pour échapper aux loups de l’impérialisme

La survie du «virus malien» (que nous devons cultiver à souhait) est liée au triple réarmement culturel, politique et économique. Et cela d’autant que pour attaquer, riposter ou résister, il faut être fort. Tout comme il est indispensable de renforcer les trois binômes qui sont la colonne vertébrale de la bonne gouvernance : paix et sécurité, justice et démocratie, croissance économique et développement humain durable.

De façon transparente, il faut donc concevoir et appliquer une politique et une stratégie d’utilisation des ressources naturelles pour la prospérité de l’ensemble de notre peuple à travers la réalisation de huit transitions économiques fondamentales de rupture du cercle vicieux de la pauvreté, à savoir : infrastructures et équipement clés en tête et non clés en main ; énergies renouvelables (électrification) à hauteur de nos besoins économiques, et de bien-être des populations ; transformations industrielles de nos ressources naturelles et de nos productions agro-Sylvio pastorales ; développement économique et social du monde rural, en passant de la traction humaine et animale à la traction mécanique et électromécanique d’une part, et avec les services sociaux de base d’autre part ; services et prestations de services de l’ère numérique…

La transition scientifique et technologique est aussi une impérieuse nécessité à travers l’appropriation, la maîtrise et l’application de la science et de la technologie à notre praxis (activité en vue d’un résultat). Tout comme il faut accorder une importance capitale à la recherche et au développement à la hauteur d’une économie du savoir dans un monde de science et de technologie. Ce qui nous permettra de sortir des sentiers battus par des réformes audacieuses permettant d’améliorer l’environnement économique en réunissant les moyens et conditions de notre développement.

Cette approche est d’autant plus nécessaire qu’une stratégie de refondation se conçoit en fonction de la géographie, de l’histoire, de la culture, des potentiels humains et économiques… Elle vise des objectifs à atteindre en se basant sur des alliances existantes ou à nouer. Sans alliance stratégique avec le duo Russie-Chine d’une part, et avec notre voisine, l’Algérie, d’autre part, les loups impérialistes nous mangeront tôt ou tard. L’efficacité de cette approche repose surtout sur la capacité de compréhension et de créativité de l’équipe dirigeante avec ses états-majors politique, économique et militaire.

C’est une bataille de survie que nous menons. Et nous devons continuer à nous y préparer sans état d’âme car les puissances impérialistes n’hésiteront pas à nous recoloniser pour exploiter nos inimaginables ressources naturelles. Le programme de morcellement du Mali n’est que la partie visible de l’iceberg.

D.D

Source : Le Matin

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