Avec l’embargo imposé par les pays membres de la Cédéao, il est difficile d’effectuer des transactions financières et commerciales en direction du Mali. Ce qui n’arrange pas les Maliens de l’extérieur.
En Côte d’Ivoire, le coup d’Etat militaire qui a poussé le président Ibrahim Boubacar Keïta à la démission et l’embargo imposé par la Cédéao, sont diversement appréciés par les Maliens de la diaspora.
“Moi je n’ai pas aimé le coup d’Etat. Le pays va retourner en arrière. Sincèrement, je ne suis pas content. Je ne pense pas que la junte militaire puisse faire quelque chose contre les terroristes”, a déclaré un membre de la diaspora malienne à Abidjan.
Un autre malien rencontré dans la capitale ivoirienne, apprécie le coup d’Etat : “on est très content que les militaires aient fait un coup d’Etat. On est bien content parce qu’IBK n’a pas bien travaillé au Mali.”
Les conséquences s’imposent à tous
Qu’ils soutiennent ou critiquent le coup d’Etat, les Maliens de Côte d’Ivoire subissent tous les conséquences des sanctions imposées par les Etats de l’Afrique de l’ouest. Ceux-ci n’arrivent notamment plus à envoyer de l’argent à leurs parents restés au pays.
“C’est très difficile. Surtout avec l’embargo, ça ne va pas être facile. Il y a des gens au Mali qui ne vont pas bien. Or nous ne pouvons pas leur envoyer de l’argent et ce n’est pas facile. Ma mère et mon père souffrent. Donc c’est difficile à vivre pour nous ici”, a déploré Mahamadou.
Et il n’est pas le seul à souffrir de la situation : “moi, je suis inquiet parce qu’on a nos familles qui sont là-bas. Surtout dans le centre du pays qui n’est pas sécurisé, même avant le coup d’Etat. Avec l’arrivée des militaires et les sanctions, on ne pourra plus envoyer de l’argent à nos familles. Donc vraiment on a des soucis.”
La situation est encore plus compliquée pour Malik Souleymane, un homme d’affaire malien qui exporte des produits frais du port d’Abidjan vers le Mali.
En plus de sa famille qui vit au Mali, les activités de Malik sont bloquées avec la fermeture des frontières et l’embargo sur les transactions financières.
“Le coup d’Etat fait qu’aujourd’hui, les marchandises à destination du Mali sont bloquées depuis près d’une semaine. On a des engagements vis-à-vis de nos salariés, vis-à-vis de nos fournisseurs, donc c’est vraiment difficile. Et en plus, l’embargo fait que pour les marchandises déjà livrées, les paiements qu’on doit nous effectuer, ne sont plus possible”, regrette Malik.
Les ressortissants maliens qui vivent en Côte d’Ivoire suivent donc impuissants la crise dans leur pays. Par ailleurs, une bonne partie des produits d’importations au Mali viennent de Côte d’ivoire. Mais aujourd’hui, tout cela est bloqué.
Deutsche Welle