Au Mali la Charte des Partis dispose que « les partis politiques sont des organisations de citoyens unis par un idéal, prenant la forme d’un projet de société, pour la réalisation duquel ils participent à la vie politique par des voies démocratiques. Ils ont vocation à mobiliser et éduquer leurs adhérents, à participer à la formation de l’opinion, à concourir à l’expression du suffrage, à l’exercice du pouvoir et à encadrer des élus ».
Cette définition laisse transparaitre les fonctions principales assignées à tout parti politique malien à savoir : la formation et le développement de la conscience politique, le choix des candidats pour les élections et enfin l’encadrement des élus aux différentes fonctions politiques.
Quand tout va bien on adhère à un parti politique comme on prend sa SOTRAMA. Et généralement on prend une SOTRAMA parce que l’on sait où elle va, quelle sera sa destination finale. Une destination qui détermine pour le passager les chemins qui seront empruntés pour arriver à destination. Pour un parti politique la destination finale de la SOTRAMA est son projet de société, là où il est sensé nous emmener.
Sa terre promise, l’état de bien-être social supposé, le modèle souhaité de société. Pour un parti politique les chemins pour y arriver sont déterminés par son idéologie qui est sa boussole. Elle détermine si on va à droite, à gauche, au centre ou si on emprunte n’importe quel chemin pour arriver, la fin justifiant les moyens. C’est pourquoi le débat idéologique dans un parti politique ne peut pas être un débat inutile et second.
Mais, au Mali dans le domaine politique tout se passe comme si les gens prenaient les SOTRAMA sans savoir où elles allaient. Pour savoir à quel point les partis ont failli à cette mission, il suffit de faire un sondage en ville auprès des citoyens pour se rendre compte que personne ne sait quelle est la destination finale même des plus grands partis et quels sont leurs chemins pour y arriver. C’est une faiblesse congénitale de la Démocratie malienne à soigner impérativement si l’on ne veut pas que l’expérience démocratique malienne arrive à son terminus. Le 22 mars fut le premier avertissement. Il faut savoir interpréter les signaux pour se corriger et avancer en bien.
Mais le plus grand responsable de cette faillite est l’Etat lui-même qui spolie le paysan de ses impôts pour les offrir sans contrepartie à des partis dont il sait qu’ils ne feront rien d’autres que de se partager la manne au sommet. Il faut que l’Etat arrête son mode actuel de financement et conditionner son aide publique à la présentation par les partis d’un budget de fonctionnement sur la base d’une nomenclature dont les lignes laissent clairement transparaitre ce qui est réservé à la formation des militants, aux charges de fonctionnement, aux dépenses électorales, à l’encadrement des élus et au niveau de démocratie interne du Parti. Et seul le suivi-évaluation de la bonne exécution du budget adopté devrait conditionner l’éligibilité du parti à de nouvelles aides de l’Etat.
O’BAMBA
Source: Infosept