Une délégation de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) sejourne depuis hier aux Etats-Unis.
Dirigée par Bilal Ag Cherif du MNLA et Alghabass Ag Intalla du HCUA, la délégation rencontrera les membres du Conseil de sécurité de l’ONU pour, dit-on, émettre son avis sur les blocages du processus de paix.
En 2017, Brahim Ould Sidati, autre responsable de la CMA, était convié à New York aux mêmes fins.
La CMA demande, entre autres, l’opérationnalisation des camps militaires communs (MOC) de Kidal et de Tombouctou, le retour des réfugiés et le recensement des populations du Nord du Mali.
Trois choses me révoltent en l’occurrence :
* D’abord, le fait que le Conseil de sécurité reçoive en privé un groupe rebelle est une insulte à la souveraineté du Mali car il traduit une reconnaissance diplomatique de ce groupe et encourage le développement d’une diplomatie parallèle à celle de l’Etat malien. Or, même dans une fédération comme les États-Unis ou la Russie, toute diplomatie parallèle à celle de l’Etat fédéral constitue un crime;
* En outre, il n’est ni légal ni légitime d’entendre en si haut lieu des rebelles en l’absence de leurs contradicteurs, notamment le gouvernement malien; en violant le principe du contradictoire, le Conseil de sécurité offre aux rebelles l’occasion de faire passer le Mali pour un État voyou;
* Enfin, le silence des autorités maliennes devant une telle situation ne me paraît pas tolérable. Elle atteste une capitulation diplomatique du Mali après sa capitulation militaire au nord et au centre du pays.
Je peux comprendre que le Mali ne puisse pas vaincre militairement les hordes rebelles alliées à leurs compères terroristes.Mais comment comprendre que les mêmes dament le pion à un État doté d’un ministère des Affaires étrangères et d’une bonne centaine d’ambassadeurs ?
L’analyse pertinente de l’éminent avocat du barreau malien, Maître Cheick Oumar Konaré
La rédaction