Libre comme un poisson dans l’eau mais toujours bardé de gardes-de-corps, l’ancien président de la République préfère encore déambuler ailleurs à travers le monde que de se rendre au bercail. Cela, en dépit d’avoir conjuré la grande menace que faisait peser sur lui la procédure de haute trahison introduite à l’Assemblée nationale par son successeur. On a pu penser jadis que le retour d’ATT était hypothéqué par un manque de demeure, la résidence qui lui était promise étant quasiment confisquée par le locataire actuel de Koulouba pour servir de lieu d’audience. Mais il nous revient, de source bien introduite, que le prolongement de l’exil d’ATT découle plus de son confort sénégalais que du manque de confort au Mali. Et pour cause : la résidence qu’occupe l’ancien couple présidentiel à Dakar, affirme la même source, est partie intégrante de la fortune qu’il a accumulée pendant les 10 années(ou presque) qu’il a séjourné à Koulouba. De quoi démentir les informations jadis véhiculées comme quoi l’ancien chef de l’Etat malien était menacé de rapatriement forcé pour les chargés qu’il faisait peser sur le trésor sénégalais.
Quand la police malienne se civilise
Le service des flics maliens connait une nette amélioration depuis un certain temps et qui mérite qu’on s’y attarde. Le progrès peut se juger notamment à la façon beaucoup plus courtoise dont les citoyens sont traités même quand ils se trouvent en faute. Jadis brutalisé pour des peccadilles, le citoyen malien ne se sent pas forcément à l’aise avec les nombreux contrôles qu’impose la mauvaise passe sécuritaire. Mais, selon toute évidence, il est traité différemment que naguère avant l’avènement des programmes de mise à niveau apportés par l’Eucap, la Minusma, entre autres. S’y ajoute sans doute la touche du jeune ministre en charge de la Sécurité et de la Protection Civile, Salif Traoré, avec qui les choses ont commencé à bouger depuis qu’il occupe cette fonction. Reste néanmoins le difficile combat à mener contre le rançonnement à ciel ouvert auquel les agents continuent de se livrer au détriment du service public pour lequel ils sont payés. L’espoir est permis.
Des DFM font les frais de leur résistance à la famille présidentielle
Il s’agit au fait de directeurs financier qui ont déjà dit leurs adieux à cette fonction tant convoité au Mali. Et leur unique c’est d’avoir refusé l’injustice au détriment des plus méritants. Ils ont été donc balayés dans le sillage du dernier grand ménage opéré par le ministère des Finances dans le milieu. D’aucuns s’interrogent même si leur limogeage n’était pas la motivation réelle du coup de balai en question. Le malheur de l’un vient du fait qu’il a vaillamment refusé de détourner l’attribution d’un marché relatif à l’acquisition d’un scanner brillamment arraché par une société très qualifiée dans le domaine. Mais un influent membre de la famille présidentielle ne l’entendait point de cette oreille et a donné des instructions fermes au profit d’un autre prétendant, au mépris de l’avis des structures en charges des marchés publics qui se sont toutes prononcées en faveur de l’attributaire régulier.
L’autre Directeur des Finances et du Matériel a également fait les frais d’une résistance similaire dans la passation du juteux marché des cartes d’identité biométriques.
«Ozone» entre salir et assainir
S’il est une société étrangère qui se la coule douce au Mali, l’entreprise marocaine Ozone en est une. Depuis qu’elle s’est taillée l’immense marché de l’assainissement dans l’euphorie du début de mandat d’IBK, l’entreprise l’exécute avec un confort plutôt enviable. Et pour cause, Ozone amasse tant d’argent avec si peu d’efforts pour une entreprise dont la tâche se limite au nettoyage d’un nombre d’artères qu’on peu compter sur les doigts d’une main. Pis, le désensablement n’en est pas parce qu’il consiste à entasser les amas de sable qui se retrouvent aussitôt à l’endroit initial. Ce n’est pas tout. En plus de ne pas vider convenablement les dépôts de transit, les ordures, quand elles sont transportées, le sont le plus souvent par des camions bennes inadaptés qui laissent tomber derrière eux en pleine circulation des détritus de toutes provenances sur les usagers de la route. En définitive, l’entreprise marocaine perçoit des milliards pour assainir mais elle salit au contraire sur le dos du contribuable malien. Sans compter que les attentes de recrutements massifs ne sont pas non plus comblées, à en juger par le labeur du personnel malien qui ressemble aux corvées d’une autre époque.
La Rédaction
Source: Le Témoin