Trois syndicats de la police nationale réunis en coordination déposent une plateforme revendicative à la direction générale et au ministère de la Sécurité et de la Protection civile. Les syndicalistes menacent de tenir un sit-in si les 15 points de revendications composant leur cahier de doléances ne sont pas satisfaits.
La Coordination des syndicats de la police nationale composée du Syndicat national de la police, de l’Alliance nationale pour la police et du Syndicat de la police nationale projette de tenir un sit-in. L’information a été donnée hier jeudi 7 mars lors une conférence de presse tenue au Groupement mobile de sécurité.
Selon ses leaders, l’idée est partie du constat de la passivité et la mauvaise foi du ministre de la Sécurité et de la Protection civile et la direction générale de la police nationale pour la mise en œuvre des accords signés suite aux préavis de marche en date du 27 avril 2018 et du 22 novembre 2018.
“Nous avons 15 points de revendications. Il s’agit de la situation des perdiems des 1er et 2e tours de l’élection présidentielle, le rappel de la prime globale alimentaire de la dernière promotion des élèves sous-officiers de la police, la qualité OPJ pour les sous-officiers de police dans les conditions prévues par la loi”, souligne d’emblée le sergent-chef Jean-Antoine Samaké, porte-parole de la Coordination.
Les revendications des policiers ne sont pas que financières. Ils souhaitent aussi la réintégration des policiers radiés de 2012 à nos jours, le cas des 119 diplômés, la nomination des officiers dans les postes de commandements, la modification de la décision n°2019-0602/DGPN-DPFM du 4 mars 2019 portant organisation et déroulement du concours professionnel, la mise à la disposition des unités de police de Bamako pour emploi, des éléments de la section musique comme convenu.
La situation des victimes suite à la visite à Kidal du Premier ministre, Moussa Mara, revient sur la table. “Le dédommagement des policiers victimes des événements de Kidal est un impératif. La dotation complète de tous les policiers en arme individuelle et en tenue, l’adoption d’un arrêté portant organisation d’un concours professionnel chaque année conformément au PV de conciliation paraphé, la modification de l’article 10 du décret n°09-136/PRM du 27 mars 2009 fixant organisation et fonctionnement de la DRH pour la création d’une section rémunération pour la police, l’avant-projet de décret portant relecture du décret n°2018-077/P-RM du 15 mars 2018 fixant les modalités d’application du statut des fonctionnaires de la police nationale, l’application correcte de l’article 134 du statut de la police nationale, la relecture du décret n°08-351/PRM du 26 juillet 2008 fixant le taux et des modalités d’octroi des primes allouées aux fonctionnaires de la police nationale”, ajoute-t-il.
Malgré toutes ces difficultés, certaines personnalités se mettent à justifier la situation financière comme si la police est un service économique, dénonce Jean-Antoine Samaké. Il faut qu’on arrête de prendre la police en otage. Au moment où les policiers de Sikasso ont reçu 20 000 F CFA comme perdiem, leurs camarades de Ménaka et d’autres n’ont eu que 2000 F CFA. Alors que l’argent a été décaissé…”.
Toutefois, explique-t-il, la Coordination des syndicats de la police nationale se réserve le droit de prendre d’autres mesures après les sit-in du 18 au 19 mars à la direction de la police et au ministère de tutelle si ses revendications suscitées ne sont pas satisfaites.
Bréhima Sogoba
par L’Indicateur du Renouveau