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La commémoration de la liberté de la presse AFPM met l’accent sur le harcèlement sexuel des femmes journalistes.

À l’occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse, célébrée le 3 mai, l’Association des femmes de presse du Mali (AFPM) a organisé une conférence-débat sur le harcèlement sexuel dans le secteur des médias. C’était une occasion pour les différents intervenants d’exprimer librement leurs opinions sur ce sujet et la nécessité de lutter contre la violence liée au genre dans le milieu de la presse. L’événement a accueilli le président de la Maison de la presse, la présidente de l’AFPM, le président de l’APPEL Mali, ainsi que plusieurs patrons de presse.

Pour Fatoumata Traoré, vice-présidente de l’AFPM, les femmes journalistes du Mali occupent une place secondaire dans plusieurs organes de presse de la région, ce qui représente une discrimination liée au sexe. Afin de sensibiliser sur le harcèlement dont elles sont victimes, les femmes journalistes n’ont pas souhaité rester en marge de la célébration de la Journée internationale de la liberté de la presse célébrée cette année sous la thématique, « Façonner un avenir de droit : la liberté d’expression comme moteur de tous les autorités de droit de l’homme » !

L’Association des femmes de presse du Mali (AFPM) a profité de l’opportunité pour initier une conférence-débat sur le harcèlement sexuel dans les organes de presse afin de rappeler que les femmes journalistes ont le droit d’exercer leur métier et de bénéficier d’une formation égale à celle des hommes.

Être femme journaliste est souvent difficile parce que les femmes sont marginalisées, minimisées et harcelées sexuellement sur leurs lieux de travail (notamment par leurs supérieurs hiérarchiques qui voient en elles de potentielles maîtresses). Et quand elles ne cèdent pas aux avances, elles sont souvent mises de côté par les patrons qui ne leur confient plus de reportages et négligent leur formation. Elles sont donc condamnées à se former sur le tas pour exercer ce métier qui est une passion pour la plupart d’entre elles. « Il n’y a presque pas un organe à Bamako où une femme n’a pas été harcelée sexuellement. Et cela fait 20 ans que je suis dans le milieu journalistique et je suis en train d’écrire un livre là-dessus », a déclaré Mme Doussou Djiré du quotidien national, « L’Essor ». Bintou Coulibaly du journal « Arc-en-ciel » a également témoigné dans le même sens. Les témoignages ont rappelé que certaines femmes journalistes sont aidées financièrement par leurs familles car elles ne peuvent pas compter sur leurs rédactions pour se payer de l’essence pour leurs déplacements, sans compter toutes les formes d’humiliation de la part de leurs « chefs ».

Il est désormais demandé aux patrons de presse d’arrêter toutes les formes de traumatisme et de harcèlement envers les femmes de leurs organes de presse qui sont là pour apprendre le métier de leur rêve. A ce titre, elles doivent être encouragées et non le contraire. En effet, être une femme journaliste est difficile dans notre société car la famille et les proches pensent que la personne a tout. De plus, elles ont souvent peu de temps pour leurs familles, leurs enfants et leurs amis.

A l’issue de la conférence-débat, un numéro de téléphone (numéro vert) a été communiqué pour dénoncer les cas de harcèlement. Ainsi, celles qui auront honte de dénoncer publiquement leurs harceleurs pourront appeler anonymement pour qu’une enquête soit ouverte et que le fautif soit puni par la Maison de la presse.

Oumou Traoré

Source: Journal Le Matin- Mali

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