La Coalition citoyenne de la société civile pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale au Mali (CCSC/PURN) a publié son 5e rapport alternatif citoyen sur la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali (APRM), issu du processus d’Alger. Pour la Coalition qui souligne l’urgence d’acter ‘’l’état de guerre’’, la Feuille de route de la Transition mériterait d’être recentrée 3 questions hautement prioritaires: engager une lutte implacable contre l’insécurité, pour récupérer le territoire occupé; organiser le référendum constitutionnel ; organiser les élections générales.
C’était en présence du Représentant de la Fondation Friedrich Ebert Stiftung, Christian KLATT qui prend la publication de ce rapport pour une réussite dans un contexte national compliqué, tout en soulignant que cela ne peut être une fin en soi. Pour lui, il est important de donner une voix pour notre avenir malien. D’où la fierté de la Fondation d’accompagner ce processus.
En l’absence du Président Ahmed Mohamed Ag HAMANI, c’est le vice-président Abdoulaye SALL qui a prononcé le discours récapitulatif des analyses et des positions de la Coalition citoyenne sur les différents axes de la mise en œuvre de l’APRM. ‘’A propos de la persistance de l’insécurité au centre et au nord du Mali, il urge, comme recommandé dans notre contribution du Dialogue National Inclusif (DNI) (…), d’acter ‘’l’état de guerre’’ pour permettre l’union sacrée indispensable à la résolution de la crise et consacrer le démantèlement de tous les mouvements et groupes concernés’’ réitère la CCSC/PURN.
Pour la CCSC/PURN, les réformes envisagées dans le cadre des questions politiques et institutionnelles, en plus des questions sécuritaires, sont subordonnées en partie à la relecture de l’APRM.
Sur le retour effectif de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national, elle suggère d’envisager, entre autres, le redéploiement des seules FAMa et le retour des personnes déplacées et refugiées.
Tout en étant favorable au dialogue avec Iyad et Koufa, la Coalition citoyenne de la société civile pense qu’il conviendrait définir la démarche appropriée en identifiant les acteurs à même de conduire ce dialogue.
Si le recouvrement de l’intégrité territoriale reste une priorité, la CCSC trouve paradoxale l’installation des forces étrangères à Kidal sans la présence active des FAMa, alimentant la controverse sur leur présence au Mali au sein de l’opinion nationale
Elle attire l’attention sur la nécessité de revoir la structure du Comité de suivi de l’Accord pour permettre aux parties maliennes d’en assurer la présidence et le secrétariat général car, ‘’avant tout et après tout, la mise en œuvre de l’APRM doit demeurer une affaire malienne’’.
Au chapitre des questions de développement, la CCSC/PURN rappelle que les retards constatés dans l’exécution des projets et programmes de développement socioéconomique résultent en grande partie de la persistance de l’insécurité dans les zones concernées.
La Coalition note qu’en matière de réconciliation, de justice et de questions humanitaires, ‘’l’exacerbation des conflits intra et inter communautaires, en plus des attaques djihadistes, pénalise fortement les efforts de réconciliation nationale et de retour des personnes déplacées et refugiées’’.
S’agissant des personnes vulnérables, elle juge que celles vivant avec un handicap devraient figurer parmi les priorités.
En outre, la CCSC/PURN s’intéresse à certaines questions essentielles pour la réussite de la Transition et la stabilité du pays. Ainsi, elle préconise de recentrer la Feuille de route sur 3 priorités : la lutte implacable contre l’insécurité ; l’organisation du référendum constitutionnel ; l’organisation des élections générales.
Aussi, certaines mesures urgentes s’imposent-elles à ses yeux pour davantage de crédibilité des institutions : la réduction drastique du train de vie de l’Etat ; la réduction du nombre de services et organismes dont l’utilité n’est pas prouvée ; la relecture du Code électoral et autres textes relatifs aux élections.
La méthodologie d’élaboration du rapport a consisté à l’analyse des rapports des acteurs concernés par la mise en œuvre de l’APRM et des contributions des experts désignés par la Coalition citoyenne de la société civile pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale au Mali.
PAR BERTIN DAKOUO
Source : INFO-MATIN