Dans une déclaration déposée à notre rédaction, la Convention Nationale pour une Afrique Solidaire (CNAS-Faso Hèrè) de l’ancien Premier ministre Dr Soumana Sako se prononce sur certains sujets de l’actualité. De la suspension de Joliba-TV par la HAC à l’irruption violente et illégale d’éléments de la force publique au domicile des parents de M. Oumar Mariko en passant par l’avant-projet de la nouvelle constitution, la CNAS-Faso Hèrè estime que « le régime issu du double coup de force militaire persiste dans la voie sans issue ».
Le Bureau Politique National de la CNAS-Faso Hèrè (Convention Nationale pour une Afrique Solidaire) s’est réuni en session ordinaire le samedi 05 novembre 2022 à son siège sis à Hamdallaye, Bamako.
Après un large tour d’horizon de l’actualité nationale, régionale et internationale, y compris les récents développements de la crise multidimensionnelle qui secoue le Mali depuis de longues années déjà, la direction nationale du parti de l’avant-garde militante et révolutionnaire du peuple malien a exprimé sa profonde préoccupation face à des cas de violation flagrante de plusieurs droits et libertés garantis par la Constitution, notamment la liberté d’opinion, de presse et d’expression, ainsi que l’inviolabilité du domicile, entre autres acquis démocratiques majeurs de la révolution démocratique et populaire du 26 mars 1991 que notre peuple a arrachés de haute lutte.
En particulier, le Bureau Politique National de la CNAS-Faso Hèrè a condamné sans réserve la décision de suspension de l’antenne de Joliba-TV, les motifs invoqués par la Haute Autorité de la communication (HAC) étant manifestement mal fondés. Hormis les cas d’offense au Chef de l’Etat ou d’accusations calomnieuses et diffamatoires, critiquer un détenteur du pouvoir d’Etat, fut-il Chef d’Etat, ne saurait constituer une infraction dans un Etat de droit tel qu’encadré par la Constitution républicaine et démocratique du 12 janvier 1992.
La HAC tenterait-elle d’étouffer toute critique du pouvoir en place qu’elle ne s’y prendrait pas autrement. Or, il est illusoire et vain d’essayer d’étouffer toute voix discordante dans un Etat de droit.
L’époque de la pensée unique est révolue au Mali et nulle autorité n’a les moyens d’amener tous les acteurs du débat politique et social, y compris les organes de presse, à se muer en thuriféraires de quelque régime que ce soit.
La direction nationale du parti de l’avant-garde militante et révolutionnaire du peuple malien exige de la HAC qu’elle lève sans délai la mesure démocraticide et liberticide de suspension de Joliba-TV.
En outre, le Bureau Politique National de la CNAS-Faso Hèrè a condamné avec la dernière énergie l’irruption violente et illégale d’éléments de la force publique au domicile des parents de M. Oumar Mariko, Président du parti politique SADI, acte totalement répréhensible commis à Kolondièba le 02 novembre 2022. Cette violation flagrante de l’article 6 de la Constitution du 12 janvier 1992 ne fait pas honneur aux commanditaires et aux exécutants d’une telle forfaiture. Elle ne saurait donc rester impunie par les autorités compétentes.
Par ailleurs, la CNAS-Faso Hèrè a condamné avec force les propos et acte injurieux relayés dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux dirigés contre l’une des principales religions embrassées par notre peuple. Elle a noté aussi avec regret les attaques totalement injustifiées proférées par certains leaders religieux contre l’une des religions monothéistes installées dans notre pays. La laïcité de l’Etat républicain, inscrite dans les Constitutions du 22 septembre 1960, du 02 juin 1974 et du 12 janvier 1992 suppose le respect strict de la liberté de religion et de culte. Le parti de l’avant-garde militante et révolutionnaire engage les pouvoirs publics à tout mettre en œuvre pour préserver le climat de coexistence paisible et mutuellement respectueuse entre différentes confessions religieuses.
Enfin, la direction nationale du parti de l’avant-garde militante et révolutionnaire a noté avec regret que le régime issu du double coup de force militaire du 18 août 2020 et du 25 mai 2020 persiste dans la voie sans issue d’une tentative de relégation aux oubliettes de l’histoire de la Constitution républicaine et démocratique du 12 janvier 1992.
En plus d’être un véritable mélange hétéroclite et indigeste entre éléments de la Constitution américaine et des domaines relevant normalement des lois organiques et des lois ordinaires, l’avant-projet de soi-disant nouvelle Constitution crée un monarque de droit proto-constitutionnel, cache mal des velléités de constitutionnalisation des dispositions anti-républicaines et anti-démocratiques de l’Accord anti-national d’Alger, tente abusivement de mettre sur un pied d’égalité des soi-disant “forces du changement” et le peuple victorieux du 26 mars 1991 et prétend remettre des soi-disant “légitimités ou chefferies traditionnelles” au cœur de l’Etat malien.
Il est loisible à chacun de lire l’histoire à l’envers, mais il est vain de vouloir faire faire marche arrière à la roue de l’histoire. Le peuple du 22 septembre 1960, du 20 janvier 1961, du 25 mai 1963 et du 26 mars 1991 reste debout sur les remparts.
La CNAS-Faso Hèrè réitère son opposition inébranlable à toute remise en cause de la Constitution républicaine et démocratique du 12 janvier 1992.
Le Mali pour tous, des chances égales pour chacun/chacune !
Bamako, le 07 novembre 2022
Pour le Bureau Politique National
Le Secrétaire Administratif