Le 14 août 2023 signe véritablement le début des affrontements entre les Famas et la CMA
Le contrôle de de l’emprise de Ber cédée par les forces onusiennes constitue l’épicentre des hostilités. L’armée malienne s’impose héroïquement face aux soldats de la CMA. Conformément à une tradition ancestrale bien mémorisée, les rebelles Touareg jurent de se venger. Ils se sont vengés avec démesure ce 7 septembre sur des voyageurs civils.
La perte de Ber est insupportable, car en plus de leur couper le fric juteux du trafic en tout genre, les rançons sur les transporteurs sur la voie fluviale à Didi, les condamne à ne plus pouvoir se positionner dans le Gourma, entre Gossi et Boni.
Un véritable déclin si les Famas parviennent à sécuriser les deux rives du Niger a Rharouss.
C’est donc une guerre inespérée que la CMA et tous ses frères de HCUA, du GNIN de Foita (frontière mauritanienne) à Kidal ont décidé de mener contre les autorités maliennes.
Ce 7 septembre constitue le tournant, le summum de la cruauté des indépendantistes de l’Azawad. Ils ont accompli un acte incestueux inconnu de tous les maliens épris de paix. Ils torpillent le Titanic “Tombouctou”. Quelques jours auparavant ce désastre inédit, un petit bateau a été la cible d’attaque dans le secteur de Nianfunke avec des blessés, des morts dont un jeune enfant de 12 ans qui rêvait de visiter Tombouctou, ville natale de ses parents établis à Sikasso.
Hélas il ne verra jamais la ville des saints. Qu’Allah l’accueille dans son Firdaous.
Il s’en suit après cet incident sécuritaire prémédité un blocus contre la région de Tombouctou et ses séquelles sur l’axe Boni Hombori, toute chose que nos autorités peinent à admettre à travers une communication biaisée à l’O.R.T.M.
La tension ne baisse point dans la région qui commence à faire face a la hausse des denrées alimentaires, du carburant, etc. Malgré la sortie du premier ministre pour rassurer les représentants des ressortissants de Tombouctou, le malaise et le pessimisme persistent.
L’inattendu attendu arrive enfin le 7 septembre entre Abbakoira et Zorhoye. Pourtant 72 heures avant ce sinistre un vocal en Songhoy a fait le tour des réseaux alertant les autorités à prendre les dispositions idoines contre une attaque certaine contre le bateau Tombouctou.
Il a été vertement sous-estimé et ignoré. Alors, les fatalistes diront, ce que le destin a prévu se réalisera suivant le chemin originel d’Allah. Pour les cartésiens, il y a forcément la responsabilité humaine, la faute des personnes.
Mais bon ! L’auteur du vocal a accompli son devoir sans être pris au sérieux. Qu’il en soit récompensé en bien par Allah. Ignorer les alertes des citoyens de Bonn foi est la chose la plus courante au Mali même en temps de guerre. En plus de ce vocal d’alerte d’autres informateurs à Bamba ont prévu l’équipage du bateau des risques encourus. Malgré tout, Tombouctou se dirige inexorablement vers son destin funeste, lugubre. Les guetteurs de la CMA-HCUA sont à leur poste pour agir promptement selon les ordres macabres reçus des chefs tapis non loin du lieu des premiers coups de feu, signal dans le couloir de l’embrasement, de l’hécatombe. Les premières rafales des agresseurs ont reçu la riposte rigoureuse des FAMAS sur le pont. Ils replient vite et se dirigent vers le goulot d’étranglement où seront tirées les salves de roquettes qui atteignent l’arrière du Titanic. Les moteurs s’embrasent et les milliers de litres de gasoil dans la cale s’enflamment inexorablement.
A la vue des premiers tirs de roquettes, les pirogues voyageant à proximité du bateau rebroussent chemin vers Bamba. Ils donnent l’alerte et parlent de tragédie. A bord du bateau la panique s’installe. Les enfants et les femmes à travers des cris stridents cherchent à se sauver. Certains s’enferment dans leurs chambres où ils seront calcinés. Ils ne resteront de tout leur squelette noirci que le crâne calciné.
Le bateau tangue. D’autres se jettent dans le vide au milieu du courant d’eau très fort, soumis à une mort atroce par noyade.
Le pilote parvient malgré tout le spectacle hideux à conduire le bateau a quelques kilomètres du lieu de l’embuscade pour l’accoster et le voir se consumer, consumer son contenu humain et son contenant de marchandises. Point de secours, ni de gilets de sauvetage, ni de pneumatique pour extraire les personnes dont le sort est définitivement scellé.
Elles meurent étouffées par le gaz carbonique, lécher par le brasier près des bourgous et au milieu du courant d’eau qui ensevelit ses premiers visiteurs.
Le bateau brûle, brûle encore et encore. Point d’échos, uniquement les gémissements des femmes et enfants embastillés.
Le réseau est coupé par les saboteurs professionnels, le commando des agresseurs de la CMA et de ses acolytes de HCUA et autres terroristes. Ils crient victoire, postent des vocaux en arabe où ils se félicitent de leur exploit.
Les jours passent.
Le Mali découvre l’ampleur du désastre.
Les chiffres du communiqué officiel lu à l’ORTM sont largement dépassés. Les morts sont enterrés collectivement en trois fosses communes séparées a Rharouss : les hommes d’un côté, les jeunes enfants au milieu, les femmes de l’autre. Ces morts pèseront sur la conscience de la CMA et de ses leaders.
Les survivants sont à Rharouss menacés par une autre attaque massive d’agresseurs vampiriques. Les images du bateau TOMBOUCTOU font enfin le tour des réseaux sociaux. Il en reste qu’une carcasse, un squelette noirci de ce bateau, symbole de la ville des 333 saints, ville de métissage de l’Afrique, du Maghreb, du Moyen-Orient, connue pour ses érudits, sa tolérance légendaire ; Ville inscrite au patrimoine mondial par l’UNESCO. Les agresseurs viennent de commettre l’inceste du millénaire. Capitale religieuse du Songhoy et autres empires, Tombouctou a connu la barbarie des invasions Touaregs, mossi au moyen âge avant d’être libéré par Sonni Ali Ber. En s’attaquant à ce bateau, à Tombouctou, les agresseurs menacent-ils une fois de plus d’ébranler, briser les liens sociaux entre sédentaires et nomades Touaregs, arabes dont plusieurs ont déjà pris la fuite pour se réfugier ailleurs et se protéger contre d’éventuelles représailles contre leurs communautés, toute chose a proscrire. Car ni la CMA, ni le HCUA, le GNIN et leurs porte-paroles ne représentent les paisibles populations arabes et Touaregs qui ne cherchent qu’à vivre en paix à côté de leurs frères sédentaires.
Aujourd’hui, le silence généré par ce désastre où chaque région du Mali de Kidal à Kayes, de Gao, Koulikoro, Ségou, Bamako, a perdu un parent, doit amener tous les maliens à renforcer la cohésion, à éviter la stigmatisation, à sévir contre la CMA et ses relais, à désarmer tous les groupes terroristes, pour le retour de la paix durable au Mali.
Par ailleurs, tous les représentants des groupes armés et leurs sympathisants établis à Bamako, occupant des postes de responsabilité au CNT, au gouvernement, doit faire des déclarations pour condamner sincèrement cet acte incestueux et inqualifiable de la CMA et de ses alliés. Par ailleurs, l’Etat doit poursuivre implacablement sa mission et donner du crédit aux alertes de ses citoyens pour éviter d’autres désastres.
Nous serons heureux de compter parmi ces déclarations celles des membres de la commission de bons offices qui a souhaité établir le dialogue entre la CMA et le gouvernement pour éviter un bain de sang inutile. Certainement ils ont deviné où peut être, su un désastre en gestation. Leur commission était peut-être préventive, c’est à dire au courant de ce qui se préparait.
Dans tous les cas ils doivent s’assumer et battre en brèche les suspicions, se démarquer de quelques leaders irrédentistes de Kidal, des va-t’en guerre qui préjugent le Mali, et l’accusent d’avoir sous-estimé leur force, de les contraindre à la guerre. Tous ces Leaders dont les frères sont souvent au CNT ou autres instances de décisions, doivent prêter allégeance au Mali sans ambiguïté. Les évènements qui se jouent au Mali obligent le choix d’un cas et exclure tout opportunisme nuisible. Tout le peuple doit se réveiller sans distinction de couleur, de région, d’ethnie, mais pour soutenir le Mali contre ses ennemis internes et externes.
Ainsi, tous ceux qui aiment le Mali doivent le manifester par des actes louables, crédibles et profitables pour tous. Aussi dois-je préciser que nous compatissons aux blessés et morts du bateau, à ceux d’hier, de 2012 à nos jours à Ménaka, Gao, Kidal, Mopti, Ogossagou, Bandiagara, Ségou…
Qu’Allah accueille tous nos morts dans son paradis éternel.
Qu’Allah couvre de sa protection les vivants contre les desseins ignobles des terroristes.
Qu’Allah préserve la nation malienne et tous ses citoyens. Après l’épreuve Insha’Allah, la détente, la délivrance.
Condoléances attristées aux familles éplorées
Prompt rétablissement aux blessés
Alhassane Gaoukoye
Enseignant
Source : LE PAYS