Dans une région marquée par des défis sécuritaires considérables, les gouvernements du Burkina Faso, de la République du Mali et de la République du Niger ont uni leurs forces en signant la “Charte du Liptako-Gourma”, instituant ainsi l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Cette initiative, scellée récemment, vise à établir une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle pour faire face aux menaces qui pèsent sur la région.
Une Alliance pour la paix et la sécurité : L’objectif principal de cette Charte est de créer une alliance solide visant à garantir la paix et la sécurité dans une région marquée par l’instabilité et les menaces diverses. Les gouvernements signataires ont exprimé leur volonté de collaborer étroitement pour lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes et la criminalité organisée qui sévissent dans la région du Sahel.
Renforcement des liens fraternels : La Charte du Liptako-Gourma repose sur des principes fondamentaux tels que la fraternité, la solidarité et l’amitié entre les nations. Les trois Etats sont résolus à renforcer leurs liens séculaires, soulignant ainsi leur détermination à protéger l’unité nationale et l’intégrité de leurs territoires respectifs.
Engagement envers la souveraineté : Les parties contractantes de cette alliance se sont engagées à défendre leur souveraineté nationale et internationale, et à protéger leurs populations civiles en toutes circonstances. Elles ont également souligné leur attachement aux principes de légitime défense individuelle ou collective.
Réponse à l’agression : L’Article 6 de la Charte stipule que toute atteinte à la souveraineté et à l’intégrité du territoire d’une ou plusieurs parties contractantes sera considérée comme une agression contre les autres parties. Cette agression entraînera un devoir de résistance et de secours de la part de toutes les parties, y compris l’utilisation de la force armée si nécessaire, pour rétablir et assurer la sécurité dans l’espace couvert par l’Alliance.
Principes de non-agression : La Charte énonce clairement des principes de non-agression, interdisant notamment la menace, l’emploi de la force, ou le blocus entre les Etats membres. Elle stipule également l’engagement à ne pas permettre à partir de leur territoire des actions hostiles contre les autres parties ou des Etats tiers.
Prises de décision et financement : Les décisions prises au sein de l’Alliance nécessiteront l’unanimité des Etats membres, garantissant ainsi une approche collective. Le financement de l’Alliance sera assuré par les contributions des Etats membres.
Ouverture à d’autres Etats : La Charte du Liptako-Gourma est ouverte à tout autre Etat partageant des réalités géographiques, politiques et socio-culturelles similaires et acceptant les objectifs de l’Alliance. L’adhésion d’autres Etats se fera à l’unanimité des Etats-parties.
Mécanismes de modification et de résolution des conflits : La Charte prévoit des mécanismes de modification de ses dispositions et de résolution des conflits. Toute modification de la Charte doit être acceptée à l’unanimité, et les conflits seront réglés par voie diplomatique.
Entrée en vigueur : La Charte entre en vigueur dès sa signature par toutes les Parties, et la République du Mali, en tant que dépositaire, en transmettra les copies certifiées aux autres Etats membres.
Cette initiative de l’Alliance des Etats du Sahel représente une réponse concertée et ambitieuse aux défis sécuritaires de la région. Elle met en évidence l’engagement des gouvernements du Burkina Faso, de la République du Mali et de la République du Niger à travailler ensemble pour promouvoir la paix et la stabilité dans le Sahel, tout en respectant les principes de souveraineté et de non-agression.
La mise en œuvre de cette Charte sera scrutée avec attention alors que la région poursuit ses efforts pour faire face aux défis sécuritaires complexes qui la guettent.
Etienne Fakaba Sissoko
Mali Tribune