Dans une de nos précédentes éditions, nous évoquions la forte tension qui existe à la frontière sénégalo-gambienne suite à la décision unilatérale du président gambien, Yaya Jammeh, d’augmenter le prix de la traversée qu’il a multiplié par 100. Au lieu de 4 000 Fcfa que payait chaque camion sénégalais pour la traversée, il faut désormais 400 000 Fcfa. Furieux, les chauffeurs sénégalais ont imposé un blocus à la frontière, provoquant l’ire de Banjul qui a porté plainte contre le Sénégal auprès de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) au motif de la non-application de la part du Sénégal des dispositions de la Convention Cedeao A/P4/82 relative au Transit routier inter-Etats (Trie) des marchandises. Une plainte que l’organisation sous régionale a jugé sans objet aux motifs du caractère justement non opérationnel de ce dispositif entre les deux pays, au regard des conditions prévues par ladite convention. En effet selon la Commission d’enquête déléguée dans les deux pays par la Cedeao, pour que le Trie soit effectif, il faut, au préalable, remplir deux conditions qui sont : disposer d’une caution agréée et avoir des véhicules routiers ou des conteneurs préalablement agréés. Deux conditions non remplies par la partie gambienne.
Bien que Yaya Jammeh soit revenu sur sa décision, les transporteurs du pays de la Téranga, au grand dam de Macky Sall, actuellement président en exercice de la Cedeao, continuent à maintenir le blocus pour donner, selon eux, une bonne fois pour toutes, une leçon au versatile dictateur gambien dont le comportement récurent à remettre en cause les règles du jeu agace à plus d’un titre. Le blocus de la Transgambienne commence à poser de sérieux problèmes de ravitaillement de produits de première nécessité à Banjul.
Source: sphynx