certitude et beaucoup supputations ! La certitude, c’est le départ de l’actuel Premier Ministre Modibo Keïta. Mais qui pour lui succéder ? Là commencent les prédictions les plus vraisemblables qu’effarantes.
A regarder de très près les noms et parcours des différents prétendants ou supposés tels, l’on se rendra compte que cette course à la Primature renvoie à l’idée d’un Pari mutuel urbain avec ses favoris apparents et cachés, ses secondes chances, outsiders et tocards.
Les favoris
Ils sont de deux ordres : apparents et cachés. Et Soumeylou Boubèye Maïga est incontestablement l’un de ces favoris apparents. Bénéficiant du soutien d’une partie de «La Famille», en l’occurrence, de la Première dame, aujourd’hui très influente, l’homme a été plusieurs fois cité comme l’élu. Mais pour des raisons connues de lui seul, IBK a, à chaque fois, jeté son dévolu sur d’autres.
Pour être parvenu à débarrasser son employeur de l’influence encombrante du putschiste, en faisant en sorte que Kati ne fasse plus peur à Bamako, il a gagné du galon auprès du boss.
Autre motif de satisfaction du patron: les faits semblent lui avoir donné raison à propos de Kidal. Il n’était nullement favorable à la visite du Premier ministre Moussa Mara dans cette localité, estimant que les conditions favorables n’étaient pas réunies.
Sur le plan purement politique, son parti (Asma) est membre de la Mouvance présidentielle et a constitué un groupe parlementaire avec l’Adema- Pasj ayant une assise très confortable sur l’échiquier national.
Aussi, il est l’homme des grands dossiers et un habitué des arcanes du pouvoir. Toutes choses susceptibles de constituer à la fois un avantage et un handicap pour lui.
Les favoris cachés sont l’actuel ministre de la Décentralisation et de la réforme de l’Etat, Ag Erlaf, et Michel Sidibé, directeur exécutif de l’Onu-Sida. Il est peu probable que le second abandonne son poste actuel pour un fauteuil très improbable. Le premier, quant à lui, regorge certes de qualités pour être un habitué de la machine gouvernementale, mais son statut apolitique risque bien de le défavoriser.
Les secondes chances
Le Ministre de l’Emploi, de la formation professionnelle, de la jeunesse et de la construction professionnelle, M. Mahamane Baby, celui en charge de la Défense et des anciens combattants, Tiéman Hubert Coulibaly, le ministre de l’Economie et des Finances, Boubou Cissé, ainsi que son homologue chargé de de la Solidarité, de l’action humanitaire et de la Reconstruction du Nord
(Hamadou Konaté) font incontestablement partie de la classe des «secondes chances». Ils bénéficient tous du soutien de «La Famille» à laquelle ils sont justement proches par l’intermédiaire de Karim Keïta, pour le cas des trois premiers cités. Leur handicap ? Ils ont beaucoup de retard à combler dans la gestion des affaires publiques. Des bleus en quelque sorte !
Le gros outsider et tocard
Il s’appelle Bocary Tréta. L’actuel président du Conseil d’administration de la Bms-sa est bien le choix du parti présidentiel. Mais pas celui du Président IBK. Et ce dernier a donné le ton au lendemain de son élection lorsqu’il affirma que ce n’est pas son parti qui l’a élu et qu’il n’était redevable de personne.
Aussi, l’inimitié entre l’appelé et «La famille» ne lui est guère favorable. On attribue justement son limogeage brusque du gouvernement à cet effet. Par ailleurs, le récent conflit au sein du parti a réconforté la méfiance d’IBK vis-à-vis de ses camarades politiques.
Et puisqu’il est question de Pari mutuel urbain, les pronostics peuvent s’avérer trompeurs et les chevaux les plus improbables peuvent arriver en première ligne. En clair, il peut y avoir des surprises car, en définitive, tout dépend du chef de l’Etat et on a beau être intelligent, mais on ne pourra jamais raconter le rêve d’autrui.
Batomah Sissoko
Source: sphynx