L’instruction d’un embargo sur le Mali décrété le 18 août par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en réaction à la démission forcée du président Ibrahima Boubacar Keita (IBK) a été suivie à la lettre par la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
Dans un communiqué du 24 août, le Syndicat national des banques, assurances, établissements financiers et commerces du Mali (Synabef) et la Fédération nationale de pétrole, assurances, commerces et banques du Mali (Fenpecab) se disent préoccupés de la décision prise par la BCEAO de fermer ses guichets et de rendre le système de compense indisponible. La situation fragilise les entreprises maliennes et les clients des banques à l’approche de la fin du mois.
Pour rappel, la CEDEAO avait décrété un embargo sur les transactions économiques, commerciales et monétaires entre ses membres et le Mali. Le président Macky Sall avait plaidé et obtenu une exception sur les médicaments et certains produits. “Exception qui ne pourrait fonctionner qu’avec des banques fonctionnelles”, remarque un opérateur local.
Les deux structures appellent la CEDEAO à reconsidérer sa position. Une demande suspendue certainement aux pourparlers en cours entre la junte et la délégation de l’organisation sous régionale conduite par l’ancien président nigérian, Goodluck Jonathan, qui ne veut pas repartir sans un accord.
Les discussions concernent la durée de la transition (la junte dément les trois ans), le sort de l’ancien président IBK, celui de son fils Karim et de l’ensemble de sa famille et aussi les personnalités retenues. Les militaires qui ont pris le pouvoir doivent organiser les conditions d’un transfert de pouvoir rapide aux civils. Si l’organisation n’exige plus le retour de IBK comme préalable, elle n’en maintient pas moins son embargo strict sur le Mali. Les banques exclues de la compense s’exposent donc à une véritable ruée cette semaine.
Source: financialafrik