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Koutiala : L’EXCISION ABORDEE PAR L’EXPLICATION ET LA SENSIBILISATION

L’Association malienne pour la promotion rurale (AMPR) a choisi le village de Nizanso, dans la commune rurale de Sorobasso, à 35 km de Koutiala sur la route de San, pour abriter les activités de plaidoyer contre les Mutilations génitales féminines (MGF). L’opération s’inscrivait dans la mouvance de la commémoration de la Journée internationale des femmes. Nizanso a été choisi car le village se signale par le fort taux de pratique de l’excision dans la commune rurale de Sorobasso, selon une enquête menée par les responsables de l’AMPR.

pratique excision afrique

Ces trois jours d’information et de sensibilisation étaient destinés à instaurer un dialogue sur la problématique de l’excision dans la commune de Sorobasso, en vue de faire réfléchir les décideurs locaux à un abandon de l’excision. C’est pourquoi le thème retenu était « Tolérance zéro aux MGF, les communautés s’engagent ».

Ont pris part à ces activités, outre les leaders religieux, les chefs des 5 villages de la commune, les élus, les associations des femmes et des jeunes et une foule importante essentiellement composée de femmes. La manifestation était présidée par le sous préfet de l’arrondissement de Kouniana, Djibril Soumaré, qui avait à ses côtés Modibo Dembélé, le maire de Sorobasso, le Dr Adama Sangaré du CSREF de Koutiala, assisté de l’anesthésiste Bakary Sacko, et le président de l’AMPR, Boubacar Coulibaly.

Les deux premiers jours ont été consacrés à des ateliers d’échanges et d’information pour les femmes leaders sur le phénomène de l’excision dans ses dimensions religieuse, sanitaire et socioculturelle. Le troisième jour a été réservé à la conférence débat avec les élus communaux, les leaders religieux et communautaires avec à la clef, l’interpellation des femmes leaders/élues et la définition des axes possibles d’intervention pour renforcer le débat social autour du phénomène afin de favoriser son abandon dans la commune de Sorobasso.

Evoquant la dimension religieuse, le conférencier de l’AMPR a mis l’accent sur les débats actuels entretenus autour de l’amalgame fait entre islam et excision. Il s’est basé, à cet effet, sur des sources d’information du Coran, des hadiths et de la Bible, afin de souligner l’absence de base doctrinale au maintien de l’excision.

La dimension santé a été développée par le Dr Adama Sangaré qui a démontré l’utilité des parties mutilées lors de l’excision et les conséquences désastreuses de leur ablation tant sur le plan physique que sur le plan psychosocial chez la fille ou la femme. Il a mis un accent particulier sur les conséquences de l’excision sur la santé de la mère et de l’enfant.

Notons que tous ces exposés ont été suivis de débats pour convaincre les participants. C’est cependant la dimension socioculturelle qui a suscité le plus de questions car elle charrie des mythes, des us et coutumes difficiles à combattre.

110 personnes, dont 55 femmes venues des 5 villages de la commune, ont participé activement aux 3 jours de travaux à Nizanso. A l’issue de la session, l’abandon de l’excision n’a été prononcé par aucun ressortissant de la commune, même si tous les propos tendaient vers ce but. Les organisateurs estiment néanmoins que le but de la sensibilisation a été atteint car désormais les leaders communautaires de Sorobasso ont une vision commune de l’excision. L’AMPR a organisé ces journées de sensibilisation grâce au soutien financier de Helvetas Swiss Inter coopération.

Une autre rencontre avec tous les responsables (administratifs et coutumiers) des villages, les imams, les représentants des jeunes et des femmes de la commune rurale, est prévue samedi à Sorobasso, le chef-lieu de la commune.

O. DEMBELE

AMAP-Koutiala

 

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