Mme Koumaré Mariam Simaga, lauréate du prix africain du mérite de l’excellence de la femme battante a brisé le tabou et affronté le monde des machos, dont les milieux des transports sont une parfaite illustration. A la découverte d’une femme travailleuse et pleine d’humilité.
Mme Koumaré Mariam Simaga dite “Gakou” est la directrice générale adjointe du Groupe “Simaga” et responsable de la société Somadine-SARL. Cette femme est l’illustration parfaite de la bonté et du travail bien fait. Elle est un exemple dans le domaine de l’entreprenariat féminin au Mali, voire en Afrique. C’est au sein de l’entreprise familiale, le Groupe Simaga, qu’elle forge sa réputation dans le domaine du transport. Après l’école primaire à Bamako, elle part en France pour y poursuivre ses études, notamment le secondaire et le supérieur.
Depuis 1992, elle commence à travailler avec son père à Ségou. Elle vient de loin, car elle a brisé des échelons pour en être là où elle est aujourd’hui. “J’ai beaucoup appris avec mon père. Il était très strict et je faisais tout pour lui faire plaisir. Je faisais tout pour lui prouver que je pouvais faire plus. Mon père m’a forgée. J’ai fait l’apprenti-chauffeur, mécanicien, convoyeur et contrôleur, parfois il m’arrivait de réveiller les chauffeurs à 4 h pour le départ”, a-t-elle souligné.
Connue pour son acharnement au travail, Mme Koumaré Mariam Simaga créé la société Somandine-SARL, qui excelle dans les domaines de la fourniture de mobiliers et matériels bureautiques, la commercialisation de groupes électrogènes et le BTP. Ce sont plusieurs milliers d’emplois qui sont créés à travers ces initiatives.
Malgré, les contraintes liées au travail, Mme Koumaré, mariée, mère deux enfants, arrive tant bien que mal à concilier vie de famille et travail.
Parlant de son secret, elle a fait savoir : “qu’il suffit seulement de faire la part des choses. Se concentrer sur ce qu’on à faire et bien le faire. C’est une question d’organisation et à la maison on ne peut pas laisser de côté le rôle de femme, on oublie un peu le service et on s’occupe de son mari, de ses enfants et de son foyer”, concède-t-elle.
A propos de l’état de l’entreprenariat féminin au Mali, Mme Gakou précise qu’il évolue. “J’ai l’impression que mes sœurs se battent. Je vois que dans le secteur aujourd’hui, tout ce que les hommes font, nos sœurs et nos mères le font également. Elles osent et j’en suis heureuse”, se réjouie-t-elle.
Lauréate du prix Padev 2021
Mme Koumaré Mariam Simaga a reçu le Prix africain du mérite de l’excellence de la femme battante, le 27 septembre 2021, à Kigali, des mains du vice-président de l’Assemblée nationale du Sénégal, Dr. Cheikh Tidiane Gadio, et du président du Padev, Koffi Kwadio.
Elle précise que ce prix signifie beaucoup pour elle parce qu’il est le fruit d’un travail bien fait. “Le prix Padev signifie beaucoup pour moi, c’est le fruit d’un travail bien fait. Ça signifie aussi pour moi qu’il faut que je redouble encore plus d’efforts, que j’aille en avant pour mériter encore d’autres prix. Avoir ce prix, c’est pour me dire, Mariam tu n’as plus le droit de faire des erreurs, Mariam tu dois aller encore en avant, tu dois être plus compétitive”, signale-t-elle.
“Au-delà de la reconnaissance, c’est un réel élan pour continuer. C’est un encouragement car avec mon parcours atypique, je suis la preuve que chaque femme peut réaliser ses rêves. Il n’y a pas besoin d’être diplômé pour réussir. C’est un encouragement pour toutes ces femmes qui n’oseraient pas car elles ne sortent pas d’un cursus dit traditionnel de management. Ce prix démontre que ce sont les faits et les actes qui comptent. On ne naît pas entrepreneur, on le devient. Toutes les femmes méritent de se réaliser et d’être respectées, qu’elles soient cheffes d’entreprise ou mères de famille”, martèle notre héroïne.
Comme conseil à adresser aux jeunes femmes entrepreneurs, la PDG de la Somandine-SARL préconisé, entres autres, la persévérance, le courage, la capacité d’accepter les échecs et surtout de savoir se relever.
“Les femmes entrepreneurs doivent croire en elles. Ne jamais penser à gagner de l’argent pour soi mais garder à l’esprit que c’est l’entreprise qui doit en gagner ! La rigueur, la sincérité et l’audace sont toujours payantes.
Le deuxième grand conseil que je donnerais serait d’aller à la rencontre d’autres femmes à travers des clubs ou des réseaux afin de pouvoir partager son projet, ses peurs ou ses doutes et ainsi réaliser qu’elles ne sont pas seules que d’autres sont passées par là. Ce n’est pas facile, mais il faut oser le dire lorsque ça ne va pas et accepter de se planter. Il y a toujours quelqu’un de bienveillant pour pouvoir vous aider à avancer et concrétiser vos rêves”, conseille Mme Gakou.
Parlant de ces objectifs dans 10, la lauréate du prix Padev 2021, révèle qu’elle ambitionne d’ouvrir quelques usines à Ségou et Bamako.
M.DIARRA
Source: Aujourd’hui-Mali