Oui, IBK, nous commettons des fautes… de graves fautes d’ailleurs ! Mais que faites-vous lorsque des enseignants, très mal payés, partent en grève ? IBK, où étiez-vous pendant tout ce temps où votre pays n’a eu, ne serait-ce qu’une seule école de journalisme ? Serait-ce aujourd’hui que vous ayez su que certains disent ou écrivent ‘’je l’ai dit’’ au lieu de ‘’je lui ai dit’’ ? Pas surprenant, car, vous lisez peu la presse de chez vous !
Alors, M. le Président, comprenez qu’autant, des journalistes sont nuls, autant, des présidents sont médiocres… Sauf qu’à la différence, le bon président veillera toujours à avoir une presse forte et efficace. M le président, votre récentes allusions déshonorantes à l’encontre de la presse malienne, précisément, lors de la cérémonie de présentation des vœux de nouvel an, témoignent du mépris manifeste du régime en place vis-à-vis des journalistes maliens. Pourtant, le même IBK ne saurait aucunement se bomber le torse d’avoir consenti le moindre effort pour venir en aide à la presse dont il aime bien faire entendre la « médiocrité » chaque fois que l’occasion lui est donnée de ridiculiser les journalistes.
Jamais, la presse malienne et ses acteurs n’ont été autant vilipendés sous un régime au Mali. Depuis l’accession d’Ibrahim Boubacar Kéita à la Magistrature suprême à ce jour, en passant par sa réélection, aucune lutte menée par la presse malienne pour l’amélioration de ses conditions de travail à travers, notamment, l’augmentation conséquente de l’aide publique, n’a pu aboutir. Les journalistes maliens sont parmi les plus misérables au monde.
Pourtant, sous l’actuel régime politique et institutionnel, les Maliens auront été témoins des pires cas de malversations de toute leur vie de nation comme si le pays était géré par des brigands assermentés. De vaillants combats ont été plusieurs conduits par des icônes du métier, pour, ne serait-ce qu’indexer le budget de l’aide à la presse au budget de l’Etat.
Jusqu’ici, absolument rien ! La presse malienne à qui, l’on demande souvent de « mieux se structurer » ou travailler avec « plus de professionnalisme », est contrainte de vivoter, des fois, de la plus miséreuse des manières. Pourtant, des aides annuelles sont gratuitement octroyées à des micro-partis n’ayant strictement aucun poids sur l’échiquier politique national. Au vu de tout ceci, la nette impression qui se dégage, est comme si les autorités de l’Etat avaient minutieusement structuré les choses de nature à acculer la presse à la mendicité.
Au Mali, certains organes de presse reçoivent, en moyenne, 500 000 FCFA par an. Alors qu’au Sénégal voisin, une entreprise de presse éligible au bénéfice de l’aide peut, au minimum, recevoir un montant annuel de 15 millions contre 48 millions en Côte d’Ivoire voisine et 100 millions au Maroc. L’effort financier extrêmement dérisoire de l’Etat malien à l’endroit de la presse, ne saurait point lui permettre de mieux se professionnaliser, assurer son indépendance pour mieux s’autonomiser face aux dérives et autres tentations nuisibles à son image.
Jamais, le Président IBK n’a jusqu’ici daigné exclusivement accorder, ne serait-ce qu’une seule interview, à un organe de presse privé durant toutes ces longues années passées à la tête du pays. Bien au contraire, des dizaines de millions de nos francs sont plutôt injectés dans de multiples organes étrangers pour assurer la communication d’Etat.
Même la Cellule de Communication de la Présidence, n’a jusqu’ici jamais fait preuve de la moindre considération vis-à-vis de la presse malienne. Pis, tout organe dont la ligne éditoriale ne militerait pas en faveur de Koulouba, est systématiquement écarté des clauses d’abonnements. Le Président IBK a, lui-même, bel et bien contribué à enfoncer la presse
La Sirène