Le sang des pauvres civils est encore versé. Oui, le diable s’est encore attaqué aux personnes sans défense, ni machette ni arme, qui ne cherchent qu’à vivre leur simple vie. Elles sont attaquées jusque dans leurs hameaux par des forces sans foi ni loi. En effet, le dimanche 1er mars 2020 fut une journée noire pour la commune de Baye, le cercle de Bankass, bref tout le Mali. Ce jour-là, les forces hostiles à la paix ont attaqué cinq hameaux : Kossoro, Némakana, Djôrêt, Makana et Tougnoukana, tous situés dans la commune de Baye, cercle de Bankass. Le bilan est lourd : 14 personnes tuées, des centaines d’animaux emportés et des centaines de greniers incendiés. Selon des sources locales, les terroristes soupçonnés d’être à la base de cette attaque meurtrière se trouveraient dans la forêt de Baye.
Selon un conseiller local de la mairie de Baye, Mamoudou Ziguimé , que nous avons joint, les cinq hameaux ont été attaqués vers le petit soir. Dans un ton pathétique, il affirme que rien ne reste à ces hameaux. « Les greniers de céréales ont été incendiés. Les animaux sont emportés », a déploré Mamoudou Ziguimé qui a ajouté : « les populations ne peuvent pas continuer à être tuées toujours. Il faut que les autorités fassent tout pour assumer leur responsabilité ».
Le gouvernement opte pour le silence
Deux jours après cette attaque qui a fait 14 morts, le gouvernement n’avait, jusqu’au moment où nous mettions cet article sous presse, pas fait un communiqué pour informer l’opinion nationale et internationale. Manque d’information ou indifférence ? Seul Yaya Sangaré a la réponse à cette question. Pour Mamoudou Ziguimé, ce silence du gouvernement confirme «sa partialité » dans la gestion de la crise. « Je ne comprends pas le silence du gouvernement malien par rapport à cette attaque. Je trouve l’attitude du gouvernement inadmissible, mais pas surprenant, car nous doutons fort de son impartialité dans la gestion de cette crise », a laissé entendre notre interlocuteur.
Boureima Guindo
Source: Journal le Pays- Mali