Deux enfants blessés, un autre tué. C’est le bilan de l’explosion, le lundi 10 juillet, d’un engin explosif à Konna, dans la région de Mopti.
L’engin daterait de 2013 suite à l’offensive des armées malienne et française contre les troupes terroristes.
« C’est un engin explosif que les enfants ont pris dans un champ, ils se sont amusés avec et ça a explosé. Deux blessés et un qui a succombé sur le coup », explique, Sidiki Samake, le gouverneur de la région de Mopti. Les deux enfants blessés ont été évacués à l’hôpital de Sevaré, selon Radhia Achouri, directrice de la communication de la mission des nations unies au Mali (MINUSMA). Cette source a précisé que l’incident s’est déroulé le lundi 10 juillet dans un village situé sur l’axe Sevaré- Konna.
Jusque dans l’après-midi du mardi 11 juillet, aucune information sur l’état des deux enfants blessés. La nature de l’engin explosif n’a, par ailleurs, pas été déterminée. D’après la MINUSMA, la mission « en tant que telle n’a pas été impliquée » dans la gestion de l’incident. « C’est une situation qui a été portée à notre connaissance par la gendarmerie. C’est eux qui ont géré la situation », a affirmé Radhia Achouri.
Un drame qui en rappelle un autre
En janvier 2013, Konna a été l’épicentre de la guerre contre l’occupation terroriste au Mali. Avec les troupes maliennes au sol, l’aviation française a mené plusieurs raids aériens qui ont été déterminants dans l’arrêt de l’avancée des groupes terroristes vers le sud. Selon Yaya Traoré, le premier adjoint au maire de Konna, ce sont les restes des explosifs utilisés lors de cette bataille qui continuent à faire encore des victimes.
« Après la guerre, l’Etat n’a pas fourni d’effort pour ramasser les restes explosifs. Même maintenant à la rentrée de Konna, les vehicules bombardés sont toujours là-bas. Ça veut dire que rien n’a été fait », déplore-t-il
Selon Yaya Traoré, la situation est vraiment « inquiétante » dans sa circonscription. Un cultivateur aurait déjà été victime d’un engin explosif en labourant son champ. Récemment sur la route en direction de Gao, un incident similaire est arrivé. Un enfant a été tué et deux autres blessés dans les mêmes circonstances que l’incident du lundi. « Il faut un ratissage total » pour décontaminer la zone, recommande-t-il.
Sensibilisation sur les dangers des restes explosifs
Quant à l’armée, elle avance n’être pas en mesure d’empêcher chaque incident isolé concernant les civils. Selon Diarran Koné, le directeur de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa), la seule solution efficace reste la prévention à travers la sensibilisation. En la matière, l’armée est active depuis 2012, assure-t-il.
Elle collabore avec le gouvernorat, les ONG et les autorités municipales pour la sensibilisation des populations sur les risques liés aux engins explosifs. Sur le plan national, la MINUSMA intervient également « en collaboration avec le gouvernement pour détruire des engins explosifs dangereux, les restes de guerre », affirme Radhia Achouri. Mais à Konna, aucune mission de décontamination n’a encore été effectuée.
Aliou Hasseye – @malimanie