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Kidal : l’urgence d’agir contre ceux qui tuent au hasard

Kidal subit actuellement une recrudescence d’explosions dues à des mines enfouies çà et là. En procédant ainsi, leurs poseurs frappent aveuglément et donnent la mort au hasard. Comment les autorités locales peuvent-elles rester passives face à cette menace quotidienne, est-ce un aveu d’impuissance, une simple forme de déni, ou est-ce la marque d’une complicité passive ?

 

A Kidal, dans la journée du 11 juillet, ce sont pas moins de 2 explosions de mines qui ont retenti, tandis qu’un autre explosif était découvert sous terre, avant qu’il ne frappe au hasard. Un des dispositifs a été découvert par des enfants qui, cette fois-ci n’ont été que légèrement blessés mais auraient pu avoir les bras ou la tête arrachés. D’autres fois, ce sont des obus qui sont lancés à l’aveugle en pleine ville et retombent au beau milieu des populations.

A Kidal, lorsqu’il s’agit de recevoir des honneurs, de se mettre en avant, alors chacun se précipite et joue des coudes pour figurer sur les photos. Mais aujourd’hui, la ville est confrontée à un problème de sécurité publique extrêmement grave : quelqu’un place des bombes sous les routes et sur les chemins, et tire des obus au hasard.

Si partout ailleurs, les villes sont « gérées » ou « administrées », il est d’usage, lorsque l’on parle de Kidal, de dire que la ville est « sous contrôle ». Mais à Kidal, qui contrôle quoi ? Comment peut-on dire d’une ville qu’elle est contrôlée tandis que ses populations ne peuvent poser un pied sans risquer d’exploser sur une mine.

A cela, je ne vois que 2 explications : soit ceux qui prétendent contrôler la ville sont ceux-là même qui protègent, encouragent et peut-être rémunèrent les poseurs de bombes. Soit ceux-là sont complètement dépassés par le phénomène. A moins qu’il y en ait une troisième : peut-être sont-ils dépassés par un phénomène qu’eux-mêmes ont initié et cautionné ?

En tant que femme, journaliste, citoyenne, j’interpelle tous ceux qui ont une responsabilité à Kidal, ou prétendent « contrôler » la ville : avant de revendiquer un quelconque mandat sur la ville, assumez vos responsabilités, montrez-vous courageux. Pensez à vos populations, à nos enfants qui sont aussi notre avenir.  Le Comité des Sanctions des Nations Unies s’intéresse actuellement au cas de Kidal, nul doute que seront visés ceux qui posent les explosifs mais aussi ceux qui les laissent faire.

L’heure n’est pas aux réceptions, ni à chercher à figurer sur les photos. A Kidal, il est urgent d’agir, tant qu’on continuera d’y de semer la mort au hasard. Vous n’avez plus ni excuse, ni temps devant vous.

Aïcha Sangaré

Twitter : @aichasangare13

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