La Cour suprême a confirmé, ce lundi 5 septembre 2022, l’élection de William Ruto comme cinquième président du Kenya.
Selon les informations données cet après-midi, la Cour a rejeté à l’unanimité la plainte déposée par le candidat de l’opposition, Raila Odinga.
L’ancien vice-président, William Ruto, a été déclaré le 15 août dernier vainqueur du scrutin du 9 août avec un score de 50,49% contre 48,85% pour M. Odinga, qui en était à sa cinquième tentative.
Raila Odinga, déclaré perdant, a contesté les résultats et saisi la justice pour demander l’annulation des résultats annoncés par le chef de la commission électorale. Il a dénoncé, entre autres irrégularités, que les serveurs de la commission avaient été piratés pour donner la victoire à son rival, le vice-président sortant, âgé de 55 ans.
En 2017, Raila Odinga avait encore contesté les résultats des trois dernières présidentielles et avait obtenu l’annulation de l’élection par la Cour suprême, une première en Afrique.
Il a dit avoir fait de cette nouvelle bataille judiciaire « un combat pour la démocratie et la bonne gouvernance » face aux « cartels de la corruption ».
William Ruto a, quant à lui, accusé son adversaire de tenter d’obtenir « une deuxième chance avec une nouvelle élection contrainte par la justice ».
Une décision de la Cour suprême qui était attendue avec impatience par les Kenyans qui, dans le passé, a connu des troubles en période électorale, les plus meurtriers en 2007. Plus de 1.100 personnes avaient trouvé la mort au cours de ces événements.
Le vote s’était déroulé dans le calme le 9 août, mais la proclamation des résultats la semaine suivante a été chaotique. Peu avant cette annonce, quatre des sept membres de la commission électorale (IEBC) s’étaient désolidarisés des résultats, accusant leur chef, Wafula Chebukati, de s’être engagé dans un processus « opaque ». Des allégations niées par M. Chebukati, assurant avoir rempli ses fonctions conformément à la loi malgré « l’intimidation et le harcèlement ». Ainsi, la proclamation de l’élection de l’ancien vice-président a ensuite déclenché des polémiques du côté de l’opposition.
Beaucoup de Kenyans craignaient qu’une invalidation des résultats, à laquelle le pays avait fait face dans le passé, ne plonge le Kenya dans plusieurs mois d’incertitude qui viendra aggraver leurs difficultés quotidiennes, causées notamment par une inflation persistante.
Avant l’annonce de la Cour suprême, les deux camps ont promis de respecter la décision de la plus haute juridiction.
Kadidiatou Diarra, stagiaire
Source: LE PAYS