Le militant panafricaniste radical, récemment en tournée au Mali et au Burkina Faso dirigés par de jeunes colonels, a expulsé de son meeting une journaliste de TV5 Monde.
« Si vous êtes de Jeune Afrique, dehors ! Si vous êtes de RFI, dehors ! Si vous êtes de France 24, dehors ! Si vous êtes de TV5 Monde, dehors ! Si vous êtes du torchon Le Monde, dehors ! Si vous êtes de Libération, dehors ! »
Au pays de Norbert Zongo, journaliste burkinabè assassiné en décembre 1998, le militant panafricaniste Kemi Seba affiche d’entrée la couleur, dans une vidéo postée sur sa page Facebook. Les journalistes, dehors ! Une posture beaucoup plus rigide que face, par exemple, aux médias russes SputnikNews et Russia Today, avec lesquels il n’éprouve, en revanche, pas de pudeur à parler.
Lorsqu’il officiait sur la chaîne sénégalaise 2STV, Kemi Seba se définissait comme « polémiste ». Mais désormais, l’homme évite tout entretien contradictoire. En guise de discussion, il vous renverra à l’ADN de votre média, et s’il y trouve une touche d’Hexagone, votre compte est bon. Une fatwa sur Facebook, adressée à son million et quelque deux cent mille « fans », et vous pourrez raser les murs le temps que les choses se calment.
Expulsion
Ce 13 mai, à la Maison du peuple de Ouagadougou, où il venait tenir un meeting, le président de l’ONG Urgences panafricanistes a fait expulser par le service d’ordre, dès l’entame de son propos, notre consœur Fanny Noaro-Kabré, journaliste à TV5.
Encadrée par des gros bras aux tee-shirts oranges, sa caméra à l’épaule et un sourire ironique aux lèvres, malgré les quolibets et gestes d’hostilité lancés par quelques militants chauffés à blanc, Fanny Noaro-Kabré a donc rebroussé chemin et quitté la salle sous la contrainte et les huées.
Source : Jeune Afrique