Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Kelèya (Bougouni) : un car de Diallo Transport rivalisant de vitesse avec un autre, monte sur la tête d’une élève de retour de l’école

La petite Nagnouma Bagayoko, 7 ans, élève en classe de 1ère année à l’école fondamentale de Kelèya, revenait lundi 18 janvier dernier de l’école en compagnie de ses camarades quand un car de Diallo Transport en concurrence de vitesse avec un autre car malgré le jour de foire, la percute puis monte sur sa tête.

faits divers incroyable vrais

Le chauffeur stationne à des dizaines de mètres des lieux et monte à bord de l’autre car pour disparaître. Aux funérailles de la pauvre, nulle ombre d’un représentant de la compagnie de transport. Et cinq jours plus tard, son père Massaoulé se fait convoquer à la gendarmerie à Bougouni pour être travaillé au corps et à l’esprit. Incroyable mais vrai, le reste de l’affaire se joue en termes de perte et profit et se termine en queue de poisson.

De mémoire d’autochtones, d’avril 2015 à janvier 2016, pas moins de huit personnes ont été percutées à Sido et à Kelèya par des cars lancés à toute vitesse. Quatre personnes, essentiellement des élèves en sont mortes. Les compagnies Diallo et Sidibé Transport affichent les plus lourds bilans. Un mois avant l’accident tragique de la jeune Nagnouma, c’est le petit garçon de madame le sous-préfet qui a été percuté. Il n’est pas mort, mais il a été complètement défiguré et doit être évacué apprend t-on au Maroc. (Malijet lui présente ses condoléances car, elle a perdu peu après son époux et observe présentement le veuvage). Lundi, c’est le jour de foire au village. Nagnouma et ses camarades d’âge revenaient de l’école. Soudain, un car de Diallo Transport et un autre, en partance vers Sikasso, décollent en trombe au sortir de la barrière du poste de contrôle de la gendarmerie, chacun voulant prendre les devants. La petite Nagnouma est balayée par la portière entr’ouverte du car de Diallo Transport et projetée sous la roue qui écrase sa tête, déversant sa cervelle sur plusieurs mètres. Le conducteur va freiner à des dizaines de mètres plus loin et sortir pour monter à bord de l’autre car. La foule se déchaine et menace de brûler le car, mais elle en sera dissuadée. Peu après, la compagnie négocie avec la gendarmerie pour enlever le véhicule.

Aux funérailles, les Bagayoko s’attendaient  à voir au moins un  représentant de la compagnie en guise de compassion. Rien du tout. Le chien aboie, la caravane passe. Le vendredi 22 janvier, Massaoulé, le père de la défunte est convoqué à la gendarmerie à Bougouni pour se faire dispenser un cours de philosophie. Au retour, il accuse Dieu d’avoir tué sa fille alors que ce n’est pas vrai. Les femmes qui voulaient marcher le même jour, en sont dissuadées. L’affaire est close.

Dans les rangs des scolaires, c’est la psychose car, très souvent, c’est sur le chemin de l’école que ces tueries ont lieu et beaucoup boudent désormais l’école. Voilà des mois que les villageois ont adressé des correspondances à la Commission Transport de l’Assemblée nationale, au gouverneur de région, au préfet pour que des dispositifs ralentisseurs soient construits pour obliger les cars à ralentir. La dernière correspondance date du mardi 19 janvier dernier, mais à présent aucune réponse. Combien de temps cela va encore durer ?

 

Dénis T Théra

Source: Autre presse

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance