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Karim Keïta, présiden…sciable en 2023 ?

C’est la question que les Maliens se posent. Surtout, après le lancement de son mouvement politique censé le porter au pouvoir, à l’issue de l’improbable second et dernier mandat de son père : Mouvement Karim 2023.

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Le Mali emboîtera-t-il le pas au Togo, au Gabon ou à la RDC (République Démocratique du Congo) où les fils ont succédé à leur père, sur le trône de la République, avec la complicité d’une certaine France ?

Au Mali, comme dans ces trois pays, les fils de président sont entrés en politique par la grande porte. Soit, dans le cabinet de leur père de président ou au gouvernement de leur pays, avec la baraka de leur père. Comme c’est le cas d’Ali Bongo Ondimba et de Faure Gnassingbé. Soit,  comme officier supérieur de l’armée, comme c’est le cas de Kabila fils. Soit, comme  député à l’Assemblée nationale, comme l’honorable Karim Keïta, fils du président de la République. La suite, on la connaît.

Au décès de leur  père, chacun a succédé à son paternel. Avec l’onction de l’Elysée, soucieuse de perpétuer, sous nos tropiques, cette « monarchie  républicaine » que la France, elle-même, a abolie il y a 227 ans. Avec la révolution française de 1789.

Elu, d’abord, député de la commune II du district de Bamako ensuite président de la Commission Défense de l’Assemblée nationale auquel rien ne le prédestinait, le fils du président de la République entame, ainsi, une ascension fulgurante sur l’échiquier politique national. Si sa récente candidature, au poste de 1er vice-président de l’Assemblée, avait été stoppée net par une coalition de partis politiques – dont celui au pouvoir – rien ne semble décourager Mr Karim Keïta. Qui semble s’être découvert, à la surprise générale, un destin présidentiel. Tout comme Ali Bongo Ondimba, Faure Gnassingbé et Joseph Kabila, l’honorable Karim Keïta poursuit multiplie les initiatives dans la perspective des présidentiables à venir.

Karim 2023 : être roi ou faiseur de roi en 2023 ?

Le nom de son mouvement, « Karim 2023 », atteste cette hypothèse. La fin du premier mandat de son père, IBK, est prévue pour 2018. Son second et dernier mandat – ce qui est loin d’être évident au regard de son bilan à mi-mandat – devrait prendre fin en 2023. C’est à partir de cette date, que Karim Keïta devra descendre dans l’arène présidentielle.

Mais d’ici là, il entend dynamiser son mouvement, en l’implantant dans toutes les régions,  tous les cercles… jusqu’au dernier hameau  du pays. Même à coups de millions de nos francs, s’il le faut. Car le jeu en vaut la chandelle.

De deux choses, l’une : à travers « Karim 2023 », le fils d’IBK entend,  soit se présenter à l’élection présidentielle à l’issue du second et dernier mandat de son père, soit jouer le rôle du « faiseur de roi », entre les deux tours de la présidentielle.

En attendant, ce mouvement politique semble avoir du plomb dans l’aile. Composé d’hommes et de femmes à l’intégrité morale et intellectuelle entamée, « Karim 2023 » aura du mal à convaincre les citoyens maliens de sa bonne foi. S’y ajoute la réputation, pour le moins sulfureuse,  de son initiateur réputé, plus comme un « bon viveur », plutôt qu’un bourreau du travail.

Mais un Karim peut-il toujours en cacher un autre ?

Oumar Babi

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