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Kalifa Dembélé, Coordinateur réseau Apem Ségou : «Cela fait plus de 2 ans que j’ai prévenu le président sortant, mais il n’a pas voulu m’écouter»

Kalifa Dembélé est le Coordinateur régional du réseau Apem à Ségou. Membre du bureau national, il est commissaire aux comptes. Il est aussi  le Directeur exécutif  de l’Ong nationale Apfru (Association pour la promotion du  secteur rural et urbain) dont le siège social est à Ségou. Cette Ong s’occupe de la gouvernance, de façon générale et de l’appui au processus électoral, de façon particulière. Il était récemment dans le cercle de Niono et doit sillonner l’ensemble du pays. Cela, pour évaluer le processus électoral qu’ils ont dénommé atelier post-électoral, pour pouvoir recueillir les impressions des différents acteurs, de la société civile, des leaders d’opinion en vue de faire des propositions concrètes et accompagner le processus électoral pour les élections communales à venir. Nous l’avons rencontré en marge des activités de la 10ème édition du Festival sur le Niger. Pour lui, ce qui arrive au réseau Apem, n’est pas nouveau, car cela fait plus de 2 ans qu’il ne cesse de dénoncer le fonctionnement du bureau sortant.

Projet appui processus électoral Mali PAPEM sensibilisation.

Le Reporter : Comment préparez-vous les élections communales à venir ?

 

Kalifa Dembélé : Nous, nous sommes déjà prêts, parce que nous avons planifié des actions concrètes pour faire un diagnostic au niveau des 23 communes pour pouvoir faire la restitution du bilan de fin de mandat des élus. Aussi, nous avons planifié des actions pour renforcer les capacités des femmes et des jeunes pour leur émergence et permettre une élection plus approfondie et plus inclusive de ces groupes cibles femmes et jeunes.

 

Et les leaders religieux ?

 

Nous, leaders religieux, comme je vous l’ai expliqué tout à l’heure, venons de Niono. Nous étions avec l’ensemble des leaders religieux et chefs de villages, de quartiers et 15 partis politiques qui sont les plus représentatifs de cette localité. En plus des coordinations régionales des jeunes, des femmes et des personnes vivant avec un handicap. C’est avec ce beau monde que nous avons travaillé dans la plus grande sérénité à Niono et dans le respect mutuel. Et nous devons faire la même chose dans la région de Kayes, notamment à Kita, et dans les régions de Sikasso, Mopti et Koulikoro. Cela, avant les élections municipales, pour bien préparer les populations.

 

Vous êtes Commissaire du bureau du 15 janvier 2014. Quelle explication donnez-vous à la crise que connaît le réseau Apem ?

 

À mon humble avis, je ne pense pas qu’il y ait une crise au sein du réseau Apem. Il y a plutôt des hommes qui ont voulu s’approprier le réseau comme une structure unipersonnelle. Toute chose qui n’est pas facile et qui n’est pas du tout possible. Depuis plus de 2 ans, moi personnellement, j’ai écrit au président du bureau sortant avec ampliations à tous les membres du réseau et à toutes les structures concernées, pour attirer leur attention qu’un prétendu bureau démocratique, qui critique les uns et les autres pour leur mauvaise organisation et pour l’absence d’alternance, ne peut pas se maintenir plus de 10 ans, sans convoquer une seule Assemblée générale. A fortiori, qui évite de faire un renouvellement de bureau. Moi, je me réjouis de cette situation, parce que lors de mes dernières interventions, j’avais attiré l’attention du président sortant, de certains membres du bureau qu’on ne peut pas s’attaquer à des leaders impunément. Nous sommes des leaders  et nous nous sommes rencontrés depuis 1996 pour mettre ce réseau en place. Il n’est pas alors question que nous acceptions une mauvaise gouvernance en notre sein. Donc, c’est pour cette raison que le président sortant a convoqué une Assemblée préparatoire, qu’il a lui-même transformé en Assemblée générale de renouvellement du bureau. C’est ridicule !

 

 

 

Quand il pense qu’il est légalement élu, sur 56 membres du réseau et qu’il y avait 37, la question qui se pose est de savoir pourquoi aucune organisation membre fondateur du réseau au niveau des régions n’a été invitée, et qu’aucun coordinateur n’a été associé par lui. Est-ce qu’il veut nous exclure parce qu’on a critiqué sa façon de faire ? Ou bien, en comptabilisant, est-ce que réellement le président sortant même connaît exactement le nombre de structures membres du réseau ?

 

 

Nous savons, en lisant sa correspondance et en voyant les structures présentes à la fameuse réunion préparatoire qui a été transformée en Assemblée générale de renouvellement du bureau, qu’il y a des membres fondateurs du réseau qui n’ont pas été invités. Mais, chose bizarre, le Cerdes du premier président du réseau Apem que lui-même a présenté   au public lors de la réunion du Papem, pour dire qu’il le remercie, qu’il reconnaît que jusqu’à preuve du contraire, il a son nom sur le récépissé. Mais, malheureusement, il ne l’a pas convié à la réunion préparatoire qu’il a transformée en Assemblée générale de renouvellement du bureau. Il y a beaucoup d’autres structures qu’il n’a pas conviées et qui sont à la base de la création du réseau Apem. C’est pour vous dire qu’il ne connaît même pas le nombre des structures membres du réseau Apem. S’il a une liste, ce n’est pas la liste des organisations et associations membres du réseau Apem.

 

 

 

Donc vous avez vu cette crise venir, bien avant aujourd’hui ?

 

Non, tout le monde l’a vue, y compris Sangho lui-même. Mais il croyait que des personnes allaient le suivre aveuglement ; des gens qu’il peut manipuler pour des miettes. Je ne vais pas citer des noms, ils se connaissent eux-mêmes et les membres du réseau les connaissent. Il croyait pouvoir continuer en se moquant de nous. Il y a plus de 2 ans, j’ai écrit à tous les membres du réseau et ils ont cette correspondance. J’ai dénoncé des pratiques qui ne sont pas du tout démocratiques et je l’ai dit qu’on ne peut pas tolérer ce qui est en train de se passer. Et qu’en tant que leaders, en tant démocrates, on ne peut pas l’accepter. Il n’y a pas de crise, c’est lui qui a convoqué l’Assemblée générale du mercredi 15 janvier 2014. C’est très grave ce qu’il a fait.

 

 

C’est lui qui a convoqué officiellement par écrit, noir sur blanc, cette Assemblée préparatoire. Il n’y a pas de raison qu’il accepte d’inviter les gens et qu’il refuse de les recevoir pour présider la réunion, quelles que soient les conditions. Est-ce parce qu’il ne veut pas rendre compte de sa gestion ? Se reproche-t-il quelque chose ? Il ne veut pas discuter avec les uns et les autres, parce qu’il a lui-même déclaré qu’il a eu 700 millions de Fcfa avec les partenaires et nous savons comment tout cela a été géré. Donc, il a du mal à venir devant nous pour défendre son bilan avec son trésorier qui est sûrement son complice. Peut-être qu’ils ont manigancé des choses ensemble. Mais nous savons qu’on ne pouvait pas accepter d’être complice d’une situation, alors que nous avons la confiance des partenaires techniques et financiers. Nous travaillons avec l’ensemble des partenaires financiers du Mali. Les mêmes partenaires qui financent le réseau, nous financent chacun individuellement au sein de nos Ong. Donc, il n’y a pas de raison que nous-mêmes acceptions de nous discréditer en suivant cette situation.

 

 

Des mots pour conclure cet entretien ?

Il ne peut pas continuer à mentir en discréditant les gens. Qu’il évite certaines situations pour ne pas mettre les gens dans les positions impossibles, pour que lui-même puisse se tirer d’affaire. Nous ne pouvons pas être des organisations qui se battent pour la démocratie et la bonne gouvernance, en foulant au pied les règles démocratiques au sein du réseau Apem. Je le répète, il n’y a pas de crise au réseau Apem. L’Assemblée générale du mercredi 15 janvier 2014 a été convoquée par le président sortant et nous l’avons tenue. Nous avons un bureau en place et c’est Dramane Diarra qui est le nouveau président du réseau. Le reste n’est qu’une question de jour.

Kassim TRAORE

SOURCE: Le Reporter

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