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Kalfa Sanogo à propos du choix du candidat à la candidature de l’ADEMA/PASJ à la présidentielle de 2018 : « Le temps du dilatoire va bientôt finir »

Candidat déclaré de l’Adéma PASJ, le maire de Sikasso, Kalfa Sanogo, dans l’entretien ci-dessous nous parle du choix du candidat de son parti à la présidentielle de 2018, son rapport avec le parti majoritaire. 

Kalfa Sanogo maire sikasso discours

Les Echos : Vous êtes un des candidats déclarés aux primaires de l’Adéma/PASJ pour l’élection présidentielle de 2018. Où en est-on avec les préparatifs ?

 Kalfa Sanogo : N’étant pas membre du comité exécutif du parti, je ne sais pas exactement à quel niveau sont les débats aujourd’hui par rapport aux candidatures. Mais, j’ai cru comprendre qu’il y a encore un processus qui n’est pas encore achevé, qu’on élaborerait deux documents.

Ceci dit, la Conférence nationale de l’Adéma/PASJ, tenue en fin mars 2017, a clairement décidé que l’Adema  ait son candidat à l’élection 2018. Evidement, cela fait couler beaucoup d’encre. Il y a des éléments au niveau du CE qui ne veulent pas entendre les choses de cette oreille. Or, si la hiérarchie des instances est respectée, la Conférence nationale est une instance de décision et le CE est un comité d’exécution des décisions. Donc à ce niveau, si on respectait les textes et la hiérarchie des organes, il ne devrait plus avoir de débat à savoir : si on doit présenter un candidat ou pas.

Maintenant comment choisir ce candidat, c’est une autre question. D’aucuns disent : oui, on a essayé les primaires en 2001, ça nous a donné des problèmes. En 2013, on a mis en place un comité pour faire le choix, ça aussi nous a donné des problèmes et maintenant, il faut qu’on trouve un candidat consensuel et rassembleur. Mais, c’est bien des hommes qui se retrouvent pour s’asseoir afin de définir des critères ; tout comme le CE qui avait choisi en 2013 Dramane Dembélé. Donc, ça ne viendra pas du ciel pour dire : voici le candidat rassembleur !

Il faut éviter que ce processus n’aboutisse à des bizarreries et qui ne seront pas conformes à l’attente du peuple Adéma.

Nous avons un organe exécutif, mais qui n’est pas un organe de décision. En tout cas, certains camarades, manifestement, jouent au dilatoire pour qu’au moment venu, ils viennent dire  qu’on n’a pas le temps de choisir quelqu’un  et qu’il faut s’aligner derrière X ou Y. On les voit venir.

Les Echos : Et si cela se produisait, quelle sera votre réaction ?

 K.S. : Comme cela ne s’est pas produit et j’espère que cela ne va pas se produire. Le peuple Adema est un peuple suffisamment aguerri. Le peuple Adéma, depuis les dernières municipales, a dit : ça suffit ! Nous voulons avoir notre propre candidat. Et donc, c’est le peuple Adéma qui va bousculer et aller droit au but. Je suis convaincu de ça.

 Les Echos : Vous savez que le temps presse et nous sommes à moins d’une année de la présidentielle.

 K.S. : C’est pourquoi je dis  qu’il y en a qui jouent au dilatoire.

Le dilatoire va prendre fin bientôt. Parce qu’on ne pourra pas indéfiniment reporter les échéances au motif qu’on  n’a pas encore fini de faire notre propre politique. Et dire que le parti seul ne peut pas ?. Qu’on prenne les élections de 1992 a maintenant : le parti Adéma avait des alliés. Une fois qu’on se prononce, il y a des gens qui viennent. Ça c’est certain.

Pour le cas d’IBK en 2013, ce sont beaucoup plus des associations qui se sont mobilisées. IBK l’a dit d’ailleurs. Donc, jouer à ce petit jeu, autrement dit ; dire qu’on veut un candidat consensuel…. Consensuel entre qui et qui  ? Entre quelques membres du CE ? Quels sont les critères de ce consensus si c’est le consensus du peuple Adéma.

On a qu’à voir comment les élections municipales se sont déroulées en novembre dernier. Quel candidat a plus rassemblé plus de monde. Il ne faut pas se leurrer. Nous sommes à la croisée des chemins pour notre pays. Nous ratons le coche. Notre descente en enfer va se poursuivre. Donc, si c’est un candidat laxiste qu’ils cherchent, un petit copain, ça ce n’est pas le peuple Adéma. Et je le sais ; qu’à la base il y a des bousculades de tout part.

Les Echos : Et si l’Adéma portait son choix sur votre personne surtout qu’à Sikasso, plusieurs associations vous ont demandé de vous porter candidat à la candidature à l’élection présidentielle de 2018 ?

K.S. : Encore une fois, je ne veux pas anticiper. Parce qu’ on supposeras que tu as dit quelque chose, alors tu n’as rien dit. A postiori, ils commencent à spéculer là-dessus. Je n’aime pas spéculer là-dessus. Je dis simplement que le peuple Adéma doit bousculer, pour qu’on trouve un candidat digne de ce nom.

Je ne dis pas que je suis le candidat le plus sérieux. Non !  C’est une prétention, mais aujourd’hui connaissant bien notre petit monde, je suis plus âgé politiquement que beaucoup d’entre eux. Je pense que beaucoup d’entre eux sont mes cadets. Mais, je dis encore une fois, peu d’entre eux, tant sur le plan politique que sur le plan socio-professionnel (la diversité, le parcours de la base  vers le sommet technique) puissent valoir autant d’expériences à la matière. Je suis en droit de penser que si les choses sont objectives, je devrais être parmi les premiers au moins.

Comme je ne m’agite pas, beaucoup de gens surtout la jeune génération se dit : il vient d’où celui-là en oubliant que je suis membre fondateur de l’Adéma/PASJ. Les anciens le savent.

Du point de vue socio professionnel, il y a beaucoup de gens qui m’ont vu à la CMDT. Je suis venu à la CMDT en 2013.  J’étais à la retraite et travaillais aux nations Unies  pendant 21 ans de service. Avant cela j’étais à Katibougou de 1974 jusqu’à 1981. J’ai été directeur général adjoint, ensuite DG. Le Premier ministre AIM, Bocary Treta, Kassim Denon, Moussa Allassane Diallo etc… beaucoup ont été mes étudiants.

Les Echos : Et si le C E désignait un autre candidat autre que vous. Quelle sera votre réaction ?

 KS : Je ne vois pas cette perspective. Sincèrement. Vous avez suivi les élections municipales à Sikasso ? Quand il y a eu le résultat, c’est l’Adéma qui a applaudit en disant : ouf, on est sauvé. Un cadre du parti a même écrit un article paru dans la presse où il magnifiait Kalfa Sanogo en disant qu’il a donné espoir au parti.

Je ne vois pas comment on peut choisir quelqu’un d’autre qui n’a presque personne derrière lui. A moins qu’on cherche d’autres critères qui ne soient pas ceux du rassembleur au niveau du peuple Adéma, mais entre quelques copains. Je ne me situe pas dans cette perspective de désigner quelqu’un d’autre.

Les Echos : Quel est le rapport Kalfa Sanogo homme politique avec le RPM ?

 K.S. : Ma particularité : je ne nourris jamais d’animosité politique. Même du temps de l’UDPM où, on a combattu caché  puis à visage découvert. Il y a des gens de l’UDPM avec lesquels on était en bons termes. Je n’ai jamais compris que la politique ce sont des animosités des mensonges…

Moi, Kalfa, homme politique, je n’ai pas de problème avec le RPM.

A Sikasso, vous avez vu que le Premier ministre et moi. Nous nous sommes donné des accolades. Nando est mon  ancien étudiant. Ousmane Koné est un petit frère au vrai sens du terme. Quand il partait à Sikasso en 1998 pour interroger l’Adéma à la base, c’est moi qui l’avais envoyé. Boubacar Touré, actuel chef de cabinet du président de la République vient de quitter Sikasso. Nous sommes en bons termes. Je n’ai pas d’apriori à ce niveau.

Mais ça n’empêche pas que si nous ne partageons pas les mêmes objectifs, les mêmes idéaux, je le dis haut et fort surtout que s’il s’agit du Mali, que nous ayons des idées contraires. Je n’ai pas de problème avec le RPM. Il faut que les gens le sachent.

Propos recueillis par

Entretien réalisé par Amadou Sidibé

Source: Les Echos

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