Le contexte, les enjeux ainsi que les défis autour de la tenue des législatives ont été au centre du discours du Directeur de la division des affaires électorales de la MINUSMA.
Le contexte des législatives
Kacou Assoukpé est revenu sur le contexte dans lequel se tient ces législatives du 29 mars et du 19 avril. D’entrée de jeu, il a rappelé que ces élections constituent une volonté de mise en application « de la résolution numéro 1 du Dialogue national inclusif de décembre 2019 qui prescrit l’organisation des législatives sur la base des circonscriptions électorales actuelles dans les meilleurs délais afin que la nouvelle législature commence au plus tard le 2 mai ».
S’agissant des circonscriptions électorales, le Directeur de la division des affaires électorales de la MINUSMA a fait comprendre qu’aucune modification n’a été apportée quant aux 49 cercles, 6 communes de Bamako et 147 sièges sur l’ensemble des circonscriptions à l’Assemblée nationale. « Ces élections portent sur un fichier électoral mis à jour en octobre-décembre dernier. Il a été audité par la CENI, les partis majoritaires et d’opposition et des experts internationaux », a-t-il souligné avant de préciser que les parties ont conclu de la fiabilité du fichier électoral.
Le quota des femmes quasiment respecté
Au total, 7 663 464 électeurs sont inscrits sur la liste pour 469 centres de vote et 22 147 bureaux de vote, a-t-il expliqué. La convocation du collège électoral ainsi que le dépôt des candidatures, puis de leur vérification par la Cour Constitutionnelle ont été rappelés par M. Assoukpé.
Sur un total de 1451 candidats, dont 1 024 hommes et 427 femmes, soit 29, 44%, 547 listes ont été retenues, a-t-il expliqué. « Nous pouvons dire à ce stade que la loi 052 qui promeut la participation des femmes a été plus ou moins respectée parce que nous pouvons arrondir ce chiffre à 30% », s’est-il réjoui avant de demander d’attendre néanmoins la fin du scrutin afin de voir si ce quota sera de même à la proclamation des résultats.
Les enjeux
Parlant des enjeux de ce scrutin, le Directeur de la division des affaires électorales de la MINUSMA a expliqué l’importance du renouvellement de l’Assemblée nationale. Cela, pour permettre des réformes institutionnelles en vue ainsi que d’un certain nombre de lois, un certain nombre d’institutions de la vie sociale, de la vie civique, politique, etc. « Cette nouvelle Assemblée peut légitimement affronter ces réformes et permettre d’aller résolument, tranquillement vers les élections présidentielles à venir en 2023 », a-t-il laissé entendre.
Ce n’est pas tout, il a poursuivi en expliquant surtout que « La redéfinition de la carte politique entre aussi dans les enjeux. On saura après ces élections comment la classe politique se positionne à travers le pays. Quelle va être la nouvelle majorité ? Quelle va être l’opposition ? Quelles sont les nouvelles figures qui vont entrer, les nouveaux partis à l’Assemblée nationale ? C’est très intéressant, car cela va animer, « redynamiser » la vie politique nationale. » À l’en croire, les enjeux sont assez nombreux.
Les défis à relever
Toutefois, ces élections ne sont pas sans défis à relever. Ils sont majoritairement sécuritaires, dira-t-il. Faisant état des attaques récurrentes contre les FAMA, la MINUSMA ainsi que les civils dans maintes localités, M. Assoukpé a exprimé sa crainte : « Il ne se passe pas un jour où il n’y a pas d’incidents sur le terrain. Cela n’est pas aisé pour que les électeurs puissent se déplacer pour aller faire campagne, aller vers les bureaux de vote. »
Il a lancé alors un appel aux autorités de l’État : « Il faut que le Gouvernement avec l’appui des Forces internationales puisse rassurer les électeurs au plan sécuritaire. Sans cela, le taux de participation risque d’être faible. Mais ce n’est tout, avec l’insécurité, si les cartes d’électeurs biométriques qui viennent d’être imprimées et qui doivent être distribuées sautent sur une mine, nous aurons des difficultés pour que les électeurs puissent obtenir leur carte et aller voter ».
Les défis sont nombreux. Dans plusieurs zones d’insécurité, les administrations étatiques ont lâché pied. Cela ne favorise pas la bonne organisation et la tenue des élections, a-t-il fait savoir. « Beaucoup de circonscriptions électorales n’ont pas encore ou ont perdu leurs administrateurs à cause de l’insécurité. Or ce sont ces administrateurs, préfets et sous-préfets qui organisent les élections, qui authentifient », a-t-il souligné, avant de recommander : « Il faut pouvoir les redéployer dans les différentes circonscriptions pour que les élections puissent se tenir. »
Pour la tenue dans les bonnes conditions de ce scrutin, la MINUSMA accompagne les autorités maliennes. « On aide le gouvernement à mieux gérer les résultats, car c’est important et nos techniciens sont avec les agents de l’administration territoriale aussi bien centrale que dans les circonscriptions. »
TOGOLA
Source: Journal le Pays- Mali