Les responsables des établissements pénitentiaires planchent, depuis lundi dernier dans un hôtel de la place, sur la mise en place d’ateliers de réinsertion au sein de leurs structures.
L’ouverture de cette rencontre a été présidée par le représentant du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Diakariaou Doumbia, en présence du directeur national de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée (Dnapes), Ibrahima Tounkara et du représentant de la Délégation de l’Union européenne (UE) au Mali, Philippe Lafosse.
Organisé par le Programme d’appui à la justice au Mali II (PAJM II) en partenariat avec la Dnapes, cet atelier de trois jours permettra aux participants de faire l’état des lieux de la situation autour de la réinsertion dans les établissements pénitentiaires. Et ce, afin d’identifier les problèmes «potentiels» et réfléchir à des solutions à apporter pour améliorer le système dans tout son ensemble.
Cela est d’autant plus nécessaire que «des établissements pénitentiaires ne bénéficient pas d’ateliers de réinsertion». Il convient de rappeler que la réinsertion sociale des détenus figure parmi les objectifs à atteindre dans le cadre de la Loi d’orientation et de programmation de la justice.
L’UE accompagne le Mali dans cette voie, à travers, notamment le PAJIM II dont l’un des résultats escomptés est de permettre aux personnes incarcérées de bénéficier d’activités professionnalisantes, visant à favoriser leurs réinsertions, a indiqué son représentant.
En effet, ce projet soutient la création en détention d’ateliers de formation professionnelle et d’autres activités qui, en adéquation avec les perspectives d’embauche, permettront de favoriser la réinsertion des prisonniers à l’issue de leurs peines.
Philippe Lafosse a, par ailleurs, annoncé des actions imminentes allant dans ce sens. Il s’agit, notamment, de la mise en place d’une boulangerie à la prison de Bollé-Femme afin que ses pensionnaires puissent trouver, facilement, un emploi à la sortie et ainsi se réinsérer dans la société.
Le directeur de la Dnapes a montré toute sa détermination à faire en sorte que le détenu puisse apprendre un métier pendant son temps de détention avec l’existence d’ateliers de réinsertion, notamment ceux de menuiserie bois et métallique. Mais aussi des unités de savonnerie pour que la détention ne soit pas uniquement un temps de purge des peines.
Mais, un cadre idéal permettant aux prisonniers d’être plus utiles, d’apprendre un métier et de bénéficier de rétablissement de lien familial pour qu’au sortir de la prison, il puisse être accepté par sa communauté.
L’administration pénitentiaire, dans sa dynamique de mieux maîtriser cette réinsertion, a déjà eu un document de politique en la matière, a annoncé Ibrahima Tounkara. Avant d’annoncer l’élaboration prochaine d’un document du suivi post-carcéral qui permettra à l’administration d’avoir les meilleures orientations pour suivre le détenu après son incarcération.
De son côté, le représentant du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme a invité les participants à plus d’assiduité et d’engagement afin qu’au sortir de cet atelier les capacités en matière de réinsertion sociale soient renforcées. Diakariaou Doumbia n’a pas manqué de remercier le PJIM II pour son appui.
Bembablin DOUMBIA
Source : L’ESSOR