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Justice: les vérités de Me Konate

Au cours d’une conférence de presse animée, hier mardi dans les locaux de son département, le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mamadou Ismaël KONATE, tout en exprimant son empathie pour les juges, a annoncé qu’il ne ferait pas non plus preuve de complaisance à leur égard.

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C’était en présence de hauts responsables de l’administration judiciaire.
En campant le décor, M. KONATE a fait savoir qu’il est arrivé à la tête du département, trouvant deux préavis de grève dans les tiroirs. Il s’agit de celui du Syndicat autonome de la magistrature et celui combiné du SILIMA/SYNAG.
Aussi, le ministre s’est-il retrouvé face à un double défi, à savoir celui de la justice et celui des acteurs de la justice.
Parlant de la situation de la justice, il a indiqué qu’elle n’a rien de particulier, soulignant que chacun d’entre nous dénonce son absence, sa mauvaise qualité, son manque de performance. Dans ce jugement du citoyen, en général, a-t-il précisé, celui qui est pointé du doigt est un seul acteur qui est le juge. La tendance, a poursuivi le ministre, est de dire que le juge est à l’origine de cette situation.
Pour autant, a interpellé le Garde des Sceaux, qui s’est posé la question de sa part de responsabilité sur cette situation de défaillance du juge ? C’est pourquoi il a soutenu que sans doute le juge a sa part de responsabilité ; mais a demandé à chacun de se remettre en cause. Au demeurant, face aux critiques dont ils font l’objet, M. KONATE s’est voulu pragmatique. « Nous n’avons pas d’autres juges que ceux-là. Il faut faire avec eux ; parce qu’il n’y a pas de République, pas d’État de droit sans les juges », a-t-il martelé.
En ce qui est des acteurs, il a déploré la situation dramatique du juge qui vit mal dans sa peau et dans son esprit. Ce qui n’est pas bien pour la justice. Le ministre, qui a exhorté à une prise de conscience de l’état malade de notre justice, n’a pas manqué de mettre en évidence que le grand malade est le juge qui a besoin d’être traité. « C’est de ce point de vue que je comprends les revendications des deux syndicats qui sont les plus représentatifs de la magistrature », a explicité Mamadou Ismaël KONATE. Et d‘ajouter : « les demandes sont énormes, mais il faut que l’État fasse des efforts. Il y a quelques-unes des primes qu’il faut regarder ; pas toutes ». Sur le même registre, s’est-il montré empathique : « le juge est mal loti, mal dans sa peau. J’ai décidé d’avoir de l’égard et un regard pour le juge ».
Pour lui, si certaines revendications sont excessives et souvent en des termes peu amènes, les juges méritent tout de même la compréhension qui sied.
Pour autant, il n’use pas de la langue de bois pour asséner qu’il ne sera pas complaisant avec eux, que leur respect exige d’eux d’être les meilleurs. Il veut des rapports donnant-donnant. Dans cette veine, le ministre a mis en garde : « il n’est plus question que je trouve un juge pourri, qui tend la main. Le juge trouvé dans cette situation sera traduit en conseil de discipline et s’il doit être radié, il le sera ».
Pour sa part, le Garde des Sceaux a donné l’assurance qu’il ne donnera quelle qu’instruction que ce soit à un juge.
Pour décrisper la situation actuelle au niveau de la justice marquée par une grève de 72 h du SAM, la semaine dernière, le ministre KONATE a son plan d’action. En effet, suite à une communication verbale, il a eu l’aval du Conseil des ministres pour rencontrer les acteurs de la justice (Syndicats de magistrats ; Directeurs de la Police et de la Gendarmerie, en tant qu’officiers de police judiciaire ; surveillants de prison) pour échanger sur les voies et moyens de mettre la justice en l’endroit.
La deuxième phase de son plan est l’installation, à partir du 10 de ce mois, d’un dialogue national pour une justice de qualité. Un dialogue qui, a expliqué le ministre, lui permettra de recevoir les revendications et de les traiter.
En ce qui est de la qualité, il l’a expliqué par une justice régulière, c’est-à-dire conforme à la loi ; une justice transparente qui ne se cache pas derrière les bureaux ; une justice diligente qui tient ses délais et heures.
Le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme envisage de mettre en place un cycle de discussion de 5 ans, dans le cadre de ce dialogue national sur la qualité de la justice.

Par Bertin DAKOUO

 

Source: info-matin

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