Au Mali, tous les scénarii se présentent désormais, pour qualifier plus ou moins, le début du second mandat d’IBK « Incertain ». Contesté et éprouvé sur l’échiquier politique national, le président malien semble lâché par les partenaires étrangers, notamment les bailleurs de fonds. En dit long, le très difficile moment que connait notre économie actuellement.
L’épargne nationale accrue à 7, 2% ; 6 et 5,3% respectivement en 2014, 2015, et 2017, selon les chiffres donnés par le ministre des finances, Dr Boubou Cissé, est aujourd’hui scabreuse en cette fin d’année 2018. Pas que l’économie qui souffre, la justice, l’école tout est au point mort. Les magistrats ont observé une grève de 100 jours. Présentement, il y a eu un compromis entre le gouvernement et les deux syndicats grévistes (SAM-SYLIMA) qui ont mené une lutte cordiale, mais payante, chère à la vie publique. L’école peine à démarrer, la rentrée est loin d’être effective à Bamako quid des régions ? A Tombouctou, Gao, Ségou, Mopti et Kidal, plus de 16% des écoles restent fermées. Soit 715 sur 4580 écoles. Face à ces crises qui affectent les couches vitales de la société une économie aux lambeaux. Au moment où, les grévistes, magistrats, enseignants ou promoteurs de lycées privés, ne demandent que « juste ». Malheureusement, les caisses miséreuses du trésor, ne semblent pas supporter les demandes. La donne est plaintive.
Un véritable K.O ! À la logique, nous sommes tentés de demander quel vent misérable a dévasté l’économie nationale au point de paralyser tous les secteurs cruciaux du pays ? Les défis sont là, les attentes pressent et le gouvernement de Soumeylou Boubèye Maïga confronté à la grogne sociale, peine à proposer du concret. De ce fait, les indicateurs font une facture médiocre et inquiétante. Car, le pilotage à vue du gouvernement est loin d’être la vraie solution : Une réquisition aujourd’hui, une audience demain, la présidence et la primature sont tourmentées. Il y a un véritable manque de cohésion face aux dossiers brulants : Ecole handicapée, justice paralysée, économie en agonie. La couche sociale s’effrite, le landerneau politique s’agite. Rien ne va, le ras-le-bol s’installe !
Se voyant imposer une épine qu’il ne supporte plus, le malien éprouvé se demande à quel saint se vouer. Tant la sobriété du panier de la ménagère se conjugue au quotidien, à l’enlisement de la cherté de la vie. Le tout, pour camper le décor sombre d’un IBK II qui s’annonce pénible et certainement incertain, les décideurs timorés d’une vie publique misérable imposée, adoptent un silence radio.
Incompréhensible, voire inadmissible, mais pourtant vrai ! IBK dans l’inconfort!
A seulement deux mois de prise de fonction du président de la république, après une élection « Fiesta » qui a fait arroser des électeurs de la « fortune » de l’Etat. Le malien serait-il en train de subir les frais des résultantes d’une gouvernance étriquée pendant 5ans ? Tout porte à le croire.
Grèves à répétition, manque de solution, absence totale de l’Etat. Rien ne semble marcher sur les rails. Car, au jour le jour, si à Bamako, au Sud du pays, la population crie à la galère, le centre et le Nord sont embarrassés par l’insécurité et plaignent la misère. A Mopti, c’est la désolation totale chez les populations confrontées à l’insécurité : « Après chaque visite du premier ministre ici à Mopti, les rebelles viennent pour massacrer. Comme pour dire que tout ce qu’il dit (NDLR premier ministre] n’est que chimère. Chaque fois qu’il vient en visite ici, après le retrait des dispositifs sécuritaires, c’est la tuerie gratuite qui vise la population. Nous prions Boubèye qu’il ne vienne plus jamais ici à Mopti », s’est indigné un jeune Mopticien amèrement mécontent de la visite que le premier ministre a effectuée dans sa région.
Certes, la problématique sécuritaire n’a jamais été une banalité. Cependant, l’inexpliquée posture adoptée par un président inerte et sa gouvernance chancelante, fait le comble. La paralysie totale de la justice et les mesures adoptées par l’Etat, illustrent à combien le duo IBK-SBM a besoin de réfléchir avant la prise des décisions et a besoin de cohérence. Rétention de salaire ? Réquisition ? Négociation ?
Le gouvernement acculé ne sait plus quoi faire. C’est pourquoi, plusieurs semaines sont passées sans que les tribunaux ne s’ouvrent, ou que la rentrée ne soit jusqu’à présent effective. Sinon, comment déclarer la guerre aux magistrats pour ensuite revenir une semaine après sur des mesures qui sont loin d’être un dénouement heureux de la grève illimitée.
Il faut le dire, bref et clair : la situation des magistrats a perduré parce que la politique est poreuse à cause de la mauvaise gestion et l’économie en est fortement éprouvée à tel point que le super patron de l’hôtel des finances, Dr Boubou Cissé, soit dans la logique d’émettre des doutes sur la sincérité des croissances économiques signées en 2014, 2016, et 2017 respectivement : « 7,2%, 6% et pas moins de 5,3% à la fin du premier quinquennat ». Des croissances dessinées par les maîtres du jour, vantées et chantées par Dr Boubou Cissé. Qui soutenait dans la même foulée des élections passées, lors d’une sortie médiatique : « Des banques ont accordé au pays des crédits à hauteur de 3000 Milliards FCFA pour le financement des entreprises ».
La réalité est autre. Après tout, on serait conforme à la logique de nier ces croissances défendues par le ministre Boubou Cissé.
Si c’est le contraire, où sont passés ces chiffres de croissance qui devraient avoir une pression économique importante ? Le ministre de l’économie, Dr Boubou Cissé, patron des DFM et DAF, qui ne se réjouissent pas du moins du népotisme favorisé par le régime en place, doit faire une sortie médiatique pour expliquer aux maliens et à la scène internationale, ce qui ne va pas réellement. Ne serait-ce que pour rassurer les bailleurs de fonds qui ont un œil vigilant plus que le vérificateur général. Qui devra avoir un rapport très accablant pour cette année électorale de 2018 toute cette situation a pour nom « Corruption, dilapidation du dénier public». Le ministre de l’économie ne dit pas le contraire : « La difficulté majeure dans notre pays reste la justice et la corruption », admettait Dr Boubou au micro d’un confrère à une semaine des élections passées. Et de préciser : « Il faut la combattre ». Le régime actuel s’investit-il réellement dans ce sens ?
JB
Le Dénonciateur