Le Mali a célébré, jeudi 20 octobre dernier à Dioila, la journée internationale de la femme rurale conjointement à la journée internationale de l’alimentation. Ces deux journées ont pour thème respectivement : « Changements climatiques et sécurisation foncière des exploitations agricoles» ; «Le climat change, l’alimentation et l’agriculture aussi».

C’était pour la présidence du ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Mme SANGARE Oumou BA, en présence de celui de l’Agriculture, Kassim DENON ; du ministre-Commissaire à la sécurité alimentaire, Oumar Ibrahim TOURE.
On y notait aussi la présence du maire de la commune de Kaladougou, Mamadou KONATE ; des autorités administratives et traditionnelle du cercle de Dioïla ; les corps diplomatiques accrédités au Mali, notamment l’ambassadrice du Canada au Mali ; et les représentant des partenaires techniques et financiers du Mali, dont le Programme alimentaire mondial (PAM), le Fonds des nations unies pour la population (FUNUAP) et le Fonds des nations unis pour l’alimentation (FAO).

De la terre aux femmes
Les femmes rurales du Mali, avec à leur tête Mme NIAGATE Goundo KAMISSOKO, se sont mobilisées massivement pour venir exposer leurs exploits et défis aux plus hautes autorités de notre pays. En effet, des délégations de femmes venues de Kayes à Kidal étaient présentes avec à l’appui leur savoir-faire.
Avec le thème «Changements climatiques et sécurisation foncière des exploitations Agricoles», la célébration de la journée mondiale de la femme rurale a pour objectif de renforcer l’implication et la participation des autorités et des acteurs du monde rural dans la sécurisation des exploitations et dans la lutte contre les effets du changement climatique pour un développement durable. Aussi, vise-t-elle, à valoriser le savoir-faire des paysannes dans la préservation de la biodiversité, et d’appuyer à la recherche de parcelles sécurisées pour les femmes rurales.
Quant à la journée internationale de l’alimentation, elle avait pour thème « Le climat change, l’alimentation et l’agriculture aussi ».
Les ministères concernés de commun accord, en collaboration avec leurs partenaires ont décidé de célébrer conjointement les deux journées qui sont placées sous le signe de la paix et de la conciliation et de la cohésion sociale au Mali.
Le maire Mamadou KONATE s’est dit heureux d’abriter ces 2 évènements et de tels hôtes dans sa commune. Aussi, a-t-il remercié, les autorités pour le choix porté sur sa localité.
Selon M. KONATE, les thèmes des deux journées corroborent parfaitement la volonté des autorités maliennes de donner à la femme son autonomisation dans le domaine de l’agriculture. Pour le changement climatique et ses conséquences néfastes sur l’agriculture, il a lancé un cri de cœur aux décideurs pour la formation des paysans afin qu’ils bravent le phénomène; et surtout la vulgarisation des semences adaptées pour des récoltes promettant.
Pour rassurer les femmes rurales du Mali, M. KONATE a joint sa voix à celle du chef de village de Dioïla pour promettre des terres à toute femme qui en exprime la demande dans la commune rurale de Kaladougou.

Les témoignages
La présidente de la Fédération des femmes rurales du Malia a profité de la tribune de cette cérémonie pour remercier les partenaires techniques et financiers du Mali pour les appuis multiformes qu’ils ne cessent d’apporter aux femmes rurales de notre pays, à travers leurs programmes et projets.
Mme NIAGATE a rassuré l’assistance de la détermination des femmes rurales à braver les méfaits du chargement: «Nous sommes prêtes à relever les défis du changement climatique grâce aux formations et informations que nous bénéficions constamment », a-t-elle dit.
Par ailleurs, elle a dénoncé le problème de la gestion du foncier dont les femmes rurales sont confrontées.
Selon Mme NIAGATE, 2 femmes sur 10 au Mali ne disposent pas de terre cultivable. En effet, a-t-elle déploré, le fait que la femme rurale entretienne les terres des hommes pour pouvoir produire ; et qu’au bout de quelques années, cette terre lui est retirée. Une situation à laquelle, elle a sollicité l’implication des plus hautes autorités pour trouver une solution idoine et durable.
Quant au ministre Mme SANGARE Oumou BA, elle a fait savoir que le thème de la présente journée internationale de la femme rurale a été choisi pour surtout monter l’importance capitale du changement climatique dans l’environnement de notre écosystème et la nécessité de s’adapter à cette nouvelle donne sous peine d’en subir les conséquences.
Le rôle que joue la femme rurale dans la lutte contre l’insécurité alimentaire et la pauvreté au Mali, a-t-elle expliqué, a été mis en exergue. De même, l’organisation de cette journée permet aux femmes d’exprimer les difficultés qu’elles ont en matière d’accès aux moyens des productions, notamment la terre.
Pour la ministre Oumou BA, ce thème tient compte également des préoccupations des femmes rurales, dans le cadre des changements climatiques et la sécurisation de leurs exploitations agricoles et leurs équipements ainsi qu’en moyens modernes de production.
«L’engagement du Président Ibrahim Boubacar KEITA pour la promotion de la femme est au centre du programme présidentiel », a-t-elle souligné. Avant de soutenir que les différentes réalisations destinées aux femmes rurales, bien plus qu’elles soient des moyens de travail, sont une reconnaissance de leurs efforts.
Pour sa part, le ministre de l’Agriculture, Kassim DENON, dira que l’édition 2016 de la journée mondiale de l’alimentation a été célébrée au Mali dans un contexte marqué par la mise en œuvre de l’Accord pour la réconciliation et la paix. Pour le thème de la journée mondiale de l’alimentation, il a expliqué qu’il a été choisi pour inciter les populations à une nécessaire adaptation au changement climatique.
«Cette adaptation passe forcément par les innovations et les nouvelles technologies, les actions concertées visant à renforcer la résilience des exploitants agricoles face aux effets des changements climatiques et le changement de comportement et des habitudes alimentaires », a-t-il noté.

La récompense des battantes
Le représentant des partenaires techniques et financiers a également remercié notre gouvernement pour son esprit d’équipe et surtout sa grande disponibilité auprès des institutions internationales pour le développement du Mali.
Il a par ailleurs salué le courage des femmes rurales pour leur volonté d’apprendre et s’approprier les innovations qui leur sont apportées à travers les projets/programmes.
Pour rappel, il faut signaler que les autorités maliennes ne sont pas allées à Dioïla les bras ballants. Pour preuve : elles ont décidé d’émerveiller les femmes rurales du Mali par la remise des matériels de travail et des diplômes de reconnaissance aux braves femmes qui se sont distinguées à travers leur bon travail. Ainsi les femmes rurales de Kayes à Kidal, qui se sont faites déterminées par leur bravoures ont reçu des diplômes de reconnaissances des mains des plus hautes autorités du Mali.
Pour joindre l’utile à l’agréables, la ministre Mme SANGARE Oumou BA a remis des kits de maraichage, des plateformes multifonctionnelles, des kits de restaurations et d’importants lots de denrée alimentaires aux groupements des femmes du cercle de Dioïla. Ces matériels ont couté au ministère et PTF la bagatelle somme de 100 millions de FCFA.
En plus du ministère de la Promotion de la femme et de l’enfant et de la famille, les ministères de l’Agriculture, et celui de l’Elevage et la pêche ne sont pas restés en marche de cet acte de solidarité envers les femmes rurales du Mali. Ainsi ils ont octroyé des tracteurs, des filets à grand diamètre, des pirogues de pêche, ainsi que d’importants lots de matériels pour la promotion de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche.
La journée a pris fin par la visite des stands et la dégustation des mets locaux, sous les notes mélodieuses du « Bari » du Banico profond

Par Christelle KONE
Envoyée spéciale

Source: info-matin