La communauté africaine s’apprête à commémorer, demain, la 46è édition de la Journée panafricaine des femmes célébrée le 31 juillet de chaque année. Le thème international de cette année est intitulé : « L’unité dans la diversité pour la lutte contre le racisme et la Covid-19 en faveur de l’autonomisation des femmes ». Par souci de coller au contexte national, notre pays a choisi comme thème : « Femmes et Covid-19 : défis, enjeux et perspectives pour un développement socioéconomique durable ».
Il faut simplement rappeler que la célébration de la panafricaine des femmes a été instituée en 1974 à Dakar (au Sénégal) lors du congrès de l’Organisation panafricaine des femmes (OPF). L’événement crée un cadre de concertation sur les préoccupations essentielles liées à la gent féminine mais vise aussi à évaluer les progrès réalisés sur les droits des femmes en général et se projeter dans le futur.
Le Mali qui célèbre la panafricaine depuis 1994, rendra aussi hommage aux femmes africaines, dont les efforts ont été remarquables dans la lutte pour l’émancipation de la femme, la libération du continent africain du joug colonial et de l’apartheid. Le choix du thème national traduit l’engagement des autorités à accompagner les femmes maliennes dans la lutte contre la pandémie du coronavirus qui continue de mettre à rude épreuve toutes les économies, voire les plus grandes à l’échelle planétaire. La crise sanitaire de la Covid-19 a impacté les activités génératrices de revenus des femmes.
Selon Mme Keita Yiraba Keita, conseillère technique en charge des questions de genre et promotion de la femme, au niveau du ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, l’objectif recherché par ce thème est de contribuer aux actions de solidarité à l’intention des femmes et de lutte contre la Covid-19.
Il vise particulièrement à faire, entre autres, un plaidoyer auprès des décideurs pour circonscrire les conséquences, notamment économiques de la pandémie de la Covid-19 chez les femmes et d’exprimer une solidarité pour les femmes africaines, y compris les personnes déplacées.
Dans notre pays, des avancées ont été enregistrées en matière de promotion des droits de la femme et d’égalité des sexes mais aussi de plaidoyer pour le renforcement des mesures prises pour l’autonomisation des femmes. Il faut aussi souligner que l’Organisation panafricaine a permis la réalisation d’un centre socioéducatif visant l’autonomisation des femmes et des filles, d’un monument et d’un bosquet de l’intégration africaine.
Grâce aux engagements de l’OPF, les femmes africaines peuvent se féliciter, aujourd’hui, d’assumer certaines responsabilités qui leur étaient jadis verrouillées. Celles qui ont crevé l’écran ont été patronnes d’entreprises ou ont accédé au grade de général dans l’Armée. Elles sont aussi devenues, ministres, parlementaires, présidentes de formations politiques, d’institutions, voire de la République dans certains pays du continent africain.
« Nous notons un éveil de conscience de la population, en général et des femmes en particulier, sur les questions de promotion des droits de la femme à travers des actions de formation, d’information et de sensibilisation », explique Mme Keita Yiriba Keita.
La Journée panafricaine des femmes est la date anniversaire de la création de l’OPF, portée sur les fonts baptismaux le 31 juillet 1962 à Dar-es-Salam en Tanzanie par la volonté des mères fondatrices de l’Afrique. Notre compatriote Aoua Keita, première femme élue à l’Assemblée nationale dans notre pays, est une des pionnières de ce mouvement.
Elle fut militante politique pour l’indépendance et les droits des femmes. Le Mali occupe la vice-présidence de l’OPF pour l’Afrique de l’Ouest, depuis le 10è congrès de l’Organisation, tenu en février dernier en Namibie.
Mohamed D. DIAWARA
Source : L’ESSOR