Dr Choguel Kokalla Maïga a lancé un appel vibrant pour la fin des subventions à l’exportation, accordés par certains pays à producteurs de coton. Ces subventions, at-il souligné, sont des distorsions aux règles du commerce international et entravent le développement de la culture du coton dans les pays comme le nôtre
Le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, a pris part hier à la 3è édition de la Journée mondiale du coton qui tient les 7 et 8 octobre à Genève, en Suisse. À cette rencontre qui se déroule en même temps que le Conseil général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le chef du gouvernement est accompagné du ministre de l’Industrie et du Commerce, Mohamed Ould Mahmoud et du ministre du Développement rural, Modibo Keïta. La délégation comprend également le PDG de la CMDT, Nango Dembélé et le président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali, Youssouf Bathily.
Intervenant du haut de la tribune de ce forum, Dr Choguel Kokalla Maïga, usant de métaphores et d’images caractéristiques du difficile de nos producteurs, a lancé un vibrant appel pour un sursaut immédiat de tous les membres de l’OMC en soutenant et en adoptant le projet de décision ministérielle élaboré et soumis par les Pays du C-4 (Bénin, Burkina Faso, Mali et Tchad) à la 12è Conférence ministérielle qui se tiendra prochainement. Afin, selon lui, de préserver et de promouvoir nos filières cotonnières dont le caractère stratégique pour nos économies n’est plus à venir. «Nous, Pays du Groupe C-4, ce que nous demandons pour nous et pour les moins avancés producteurs et exportateurs de coton, ce n’est pas la pitance, ni une faveur particulière.Nous demandons simplement une application des règles du commerce international qui permettent à chaque acteur de la filière cotonnière, quel que soit son pays d’origine, de gagner la partie qui lui revient. Seulement la partie qui lui revient. Nous demandons que vous redonniez vie et espoir à la filière coton qui meurt à petit feu dans les PMA. Je le redis, ce sont les subventions accordées par certains États à leurs producteurs qui émettent ces règles en échec. Vous le savez tous», a déclaré le Dr Choguel Kokalla Maïga. ce sont les subventions accordées par certains États à leurs producteurs qui émettent ces règles en échec. Vous le savez tous», a déclaré le Dr Choguel Kokalla Maïga.ce sont les subventions accordées par certains États à leurs producteurs qui émettent ces règles en échec. Vous le savez tous», a déclaré le Dr Choguel Kokalla Maïga.
COMMERCE MONDIAL ÉQUITABLE- Malgré les efforts du C-4 et les engagements pris, plus de 70% de la production cotonnière continuent de bénéficier des soutiens internes accordés majoritairement par des pays développés et des pays en développement membres de l’OMC. Cette pratique produit autant d’effets de distorsion sur le prix du coton que la subvention à l’exportation ou toute autre pratique commerciale similaire.
Il urge alors, pour éviter le scénario catastrophe, d’agir dans le sens du respect strict des engagements pris en faveur du secteur cotonnier des Pays les moins avancés. Ce serait la preuve de la bonne foi des grandes puissances pour un commerce mondial et équilibré qui offre des perspectives meilleures aux plus petits proposant des produits équitables comme le coton africain. Alors, le commerce deviendrait réellement un levier de lutte contre la pauvreté et de développement durable. « Il vous sou viendra, en effet, que les trois piliers de l’agriculture en, vous négociation des membres de l’OMC, décidé le 19 décembre 2015, à Nairobi, de fournir un accès en franchise de droits pour le coton et les produits dérivés du coton originaires des PMA, à compter du 1er janvier 2016.
Si rien n’est fait, dans un pas lointain, à cause de l’iniquité persistante dans les échanges internationaux, des milliers de producteurs africains se verront contraintes de renoncer à la production du coton qui, sur le long terme, leur apparaîtra insuffisamment louable. Par exemple, au Mali, avant le rebond attendu cette année, les paysans avaient décidé la campagne dernière, «la mort dans l’âme, de sursoir à la culture du coton et de lui substituer d’autres spéculations telles que les céréales».
4 MILLIONS DE PERSONNES – À l’échelle de l’Afrique, le coton représente près de 12% du Produit intérieur brut (PIB) et 70% des recettes agricoles. La filière emploie plus de 80% de la population active dans les zones de production. Au total, 65% des pays africains produisent et exportent du coton, tout comme d’autres pays en développement, en Asie, en Amérique latine et dans les Caraïbes.
Au Mali, près de 4 millions de personnes vivent directement de la production du coton. L’Or blanc représente 11,3 % de nos recettes d’exportation et 3,7 % du PIB. Le coton constitue alors un produit de base, créateur de croissance, pourvoyeur d’emplois et de recettes pouvant aider nos pays à lutter plus efficacement contre la pauvreté, notamment en milieu rural et au sein des communautés défavorisées.
Pour le chef du gouvernement, le temps de l’action est arrivé et il appartient à ceux qui détiennent les solutions à ces problèmes de se montrer à la hauteur des engagements pris afin d’améliorer la vie des millions de gens qui vivent du coton et qui veulent vivre dignement des fruits de leur labeur. « Le temps de l’audace à sonné. L’audace de poursuivre les promesses et de conforter les efforts universels pour la réalisation des 17 Objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030, en donnant corps aux engagements librement souscrits en 2005 en faveur du coton dans nos pays», a martelé le chef du gouvernement. Car, at-il interrogé, l’aide au développement la plus généreuse que « nous recevrions ne serait-elle pas le respect, en toute transparence, de ces règles et principes déjà définis,
En la matière, l’ambition du Mali est de bâtir de véritables chaînes de valeur agricoles autour du coton, qui soient rentables à l’agriculture en général. «Au demeurant, c’est tout le sens de la politique du gouvernement du Mali pour le développement équilibré du secteur primaire», a annoncé Dr Choguel Kokalla Maïga qui a tenu à rendre hommage à la résilience de nos paysans, en particulier de nos cotonculteurs.
Cheick M. TRAORE
Source : L’ESSOR