La Cour d’assises a rendu, hier jeudi, son arrêt sur l’affaire ministère public contre Taher Amni et Sidi Mohamed Ag Mohamed Al Hassane, jugés pour » actes de terrorisme par appartenance à un groupe de combat en lien avec une entreprise terroriste et complicité d’actes de terrorisme « . Ils ont été condamnés par contumace à la réclusion à perpétuité et au paiement de dix millions de F CFA d’amende.
Il ressort de l’information de l’arrêt de renvoi de mise en accusation de l’Algérien Taher Amni, âgé de 54 ans, qu’il a été épinglé, dimanche 20 janvier 2019, par les éléments de la force Barkhane. Mais, les éléments de la Barkane avaient auparavant repéré un groupe armé terroriste de l’ » Émirat de Tombouctou « , dont ils ont suivi le déplacement jusqu’au campement d’Arzagha, à 150 kilomètres au Nord-est de Tombouctou, une zone faisant frontière avec la Mauritanie. C’est au cours de cette opération que Taher Ammi (handicapé des membres, manchot et aveugle) a été appréhendé puis transféré aux autorités maliennes.
Selon l’arrêt de renvoi, le suspect se fait appeler par plusieurs noms, tantôt Ibrahima Lebseryi, Taher Ammi, Lacdar Ould Mohamed, Ibrahim Ould Mohamed, entre autres. Cet homme handicapé de la main droite, est âgé de 54 ans.
D’après les informations de l’arrêt de renvoi, Taher Amni reconnaît être (un ancien) terroriste du Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat GSPC algérien. » Mais, depuis mes blessures, je n’appartiens à aucun autre groupe. Je suis installé à Tombouctou, précisément dans le campement Arzeghane où je mène la radicalisation et le Combat du GSPC, en qualité de combattant. J’ai participé à l’apprentissage religieux des enfants, puis, en qualité d’informateur, j’ai rejoint, en 2012, l’Émirat, abandonnant mes activités d’élevage », a-t-il dit.
Il a, en outre, informé au cours de son interrogatoire, par le magistrat, qu’il est actif en Algérie, depuis 1990, avec le groupe armé Salafiste pour la Prédication et le Combat GSPC, jusqu’à son handicap, survenu lors d’un acte terroriste (pose de mines), où il aurait perdu ces deux mains et les yeux. Il a révélé aussi avoir eu des relations privilégiées avec les chefs terroristes et groupes armés terroristes. Ajoutant avoir également reçu une somme d’argent pour s’installer au Mali, dans la région de Tombouctou, précisément dans le campement d’Arzagha, où il sert d’élément de renseignements aux groupes armés.
La Cour a condamné Taher Amni à la réclusion criminelle à perpétuité, suivant les dispositions de la Loi n°008-025 du 23 juillet 2008, portant répression du terrorisme au Mali.
Oumar BARRY
Source: l’Indépendant